Edwenn, Le monde des Faës (tome 1), Charline Rose, Ed. Nouvelles Plumes, Prix de l'Imaginaire 2016
illustration de couverture : Marc Simonetti
4ème de couverture
Depuis d’ancestrales querelles, les humains et les Faës vivent séparés par une frontière invisible, le Voile. Intrépide et courageuse, la jeune Edwenn ne supporte pas la vie à laquelle sa société condamne les femmes, et rêve dans sa quête d’aventures de pouvoir explorer cet autre monde mystérieux.
Mêlée à son insu au conflit qui oppose le prince faë Kadvael au Seigneur des Chimères, la voilà projetée sur les terres des Faës. Mais il ne fait pas bon être humaine dans cet univers peuplé d’êtres magiques. Menacée par les Chimères qui réclament justice, Edwenn doit lutter pour sa survie. Elle rencontre Jezekael, prince des Faës et frère de Kadvael, et tombe sous le charme de cet homme lumineux et bienveillant. Mais entre humains et Faës, l’amour est le plus grand des interdits…
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Charline Rose - Livre à Prix Club - France Loisirs
Livre à Prix Club - " Une plongée dans un univers captivant, les rebondissements nous surprennent et tous les ingrédients de la fantasy sont réunis sans faute de goût. " Philippe Migon Gironde...
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Avant-propos
Premier tome d'une trilogie, Edwenn, Le monde des faës, est également le premier roman de Charline Rose. Ayant concouru sur le site des Éditions Nouvelles Plumes , il a remporté le Prix de l'Imaginaire 2016, bénéficiant d'un tremplin appréciable pour aller au-devant du lecteur.
La superbe illustration de couverture, signée Marc Simonetti, reflète l'ambiance première qui se dégage de ce récit : la notion de mondes distincts. En effet, l'on découvre dès les premières pages que le monde de la Féerie est divisé en plusieurs territoires géographiques mais qu'il est également séparé de celui des hommes, par le Voile. Hommes et créatures féeriques vivent chacun de leur côté depuis plusieurs siècle, suite aux geurres entre ces peuples. Nous découvrons Kadvael, prince faë, en terre interdite, celle des Chimères. La naissance d'une impensable relation amoureuse avec la princesse de ce peuple étrange et polymorphe va déclencher trahisons, conflits, combats, destruction. Car, en fuyant le courroux du Seigneur Camall, Kadvael n'aura le choix que de franchir le Voile, se retrouvant dans le monde des hommes. Là, il rencontrera Edwenn, jeune femme dont le comportement et les idées détonnent parmi la populace de son village. Elle-même va se retrouver contrainte de s'échapper, le prince faë l'emmenant dans l'univers magique d'où il vient.
Mots clefs
fantasy - féerie - Voile - romance - trahisons - faës - chimères - nature - magie - combats
(…) cette beauté là était sauvage, enveloppée de mystère.
Sa peau bleutée se reflétait au loin. Elle possédait une chevelure de jais qui descendait jusqu'au creux des reins en ondulations. Il se plaisait à contempler ses courbes et les gouttes d'eau posées sur elle. Elle murmurait des paroles qu'il ne pouvait déchiffrer, et il crut qu'elle se moquait de lui, car, il en était certain, elle avait senti sa présence depuis bien longtemps. Il ne pouvait se défaire d'une telle vision. Il admira longuement ses épaules, son ventre et ses seins. À bien y réfléchir, il n'avait vu pareille silhouette. Au-delà du corps, le visage était tout aussi envoûtant : elle possédait des yeux d'un gris clair, un nez à peine visible et des pommettes saillantes.
Dès le début, les lois régissant les territoires sont bafouées, et annoncent bouleversements, changements, représailles. Aussi bien chez les créatures féeriques que chez les hommes, la plupart possèdent un esprit conservateur. Ainsi, si les faës sont perçus comme de splendides êtres, on ne leur en prête pas moins un caractère ensorcelant, luxurieux, mais froid, sans cœur, manipulant à leur guise les hommes. Quant aux hommes, ils ne sont guère mieux lotis : ils sont reconnus pour leur arrogance destructrice, leur convoitise exacerbée pour les richesses et la beauté des êtres magiques. L'arrivée d'Edwenn en territoire féerique ravive ces clichés en même tant qu'elle va faire s'exacerber les changements au sein même des nouvelles générations. Durant son périple, elle va surtout rencontrer des êtres aux pensées passéistes, mais également plusieurs individus au regard neuf et avec lesquels elle tissera de solides liens. Ainsi sa présence au sein de ces peuples sonne par moment telle une prophétie : annonciatrice d'un renouveau.
(…) elle poussa une porte de verre. Le vent s'engouffra dans sa chevelure en sifflant. Elle accéda à une serre située au sommet d'une tour. Elle n'était pas comparable à celle des Terres d'Alwena, car plus petite et remplie de plantes, de fontaines, d'oiseaux et de papillons nocturnes. Les fleurs arboraient des veines et des pétales transparents et généraient leur propre lumière comparable à l'astre lunaire. La lumière partait des racines et remontait lentement le long des tiges pour finir au cœur des fleurs et cela dans un cercle infini. Elles rayonnaient, balancées par un vent léger. Le dôme la dominait, laissant passer la lueur de la lune et des astres. Ils l'accueillaient avec bonté et charme et elle crut même entendre leurs chuchotements. Se promenant, elle sentit le vol des oiseaux sur sa peau et l'air qu'ils déplaçaient à chaque passage. Au centre, il y avait une fontaine bien plus grande. À l'intérieur, elle vit nager des poissons aux écailles translucide qui s'échappèrent de la surface à son arrivée. Elle s'amusa avec eux puis continua sa découverte. Luner n'avait pas menti à son sujet : ce pays était tout bonnement prodigieux.
L'on dit que le monde magique n'est pas fait pour les hommes. Certes, Edwenn manque perdre la raison, laissée seule avec quelques informations pour s'orienter jusqu'au devant du roi Jezekael, le frère de Kadvael. Cependant, ce dernier la trouve à temps et la prend sous son aile. Après plusieurs jours de marche, qui lui ont davantage montré des aspects non amicaux et terrifiants de cet univers dont elle rêvait depuis toujours, elle se retrouve au palais du roi faë, en la cité d'Alwena, berceau de la Maison Pâle. Comme le suggère la 4ème de couverture, l'attraction entre ces deux personnages est quasi immédiate, cependant qu'Edwenn ne se sente pas à sa place sous les regards cruels et jaloux de la cour. Car il n'échappe à personne, et ce malgré qu'elle soit son invitée, qu'elle bénéficie du temps et des faveurs du roi. Notre héroïne s’accommode à son nouvel environnement, se liant notamment d'amitié avec Azenor, une faëry (faë au féminin) venant d'une contrée ensoleillée. Bien sûr elle sait que sa présence ici est temporaire, car elle est sous la protection du roi Jezekael jusqu'à ce que la situation revienne à la normale concernant les chimères. Néanmoins, elle est tiraillée entre le charme que recèle le monde magique et la distance entre son frère et elle ; Edwenn a hâte de le retrouver et de lui conter ce qu'elle a vu, et qui diffère des écrits sur l'univers magique que son parent lui lisait.
C'est lors d'un bal que les événements basculent, allant à l'encontre des pronostiques d'Edwenn. Le roi Calmall est bien décidé à faire la guerre aux faës, conciliant les actes du prince Kadvael avec son ressentiment d'injustice et d'infériorité de son royaume isolé de tous. Vengeance, puissance, destruction et conquête sont ces maîtres mots. Durant les festivités, avant que les choses ne s'enveniment, Edwenn fait la connaissance de Luner, prince faë du Royaume Sous le Vent, une contrée merveilleuse et nocturne qui scintille de mille et un diamants. Peu de temps après le passage des chimères, Edwenn se voit repousser son retour chez son frère : mise sous la protection de Luner, elle quitte la cité d'Alwena et Jezekael pour rejoindre le Royaume Sous le Vent, protégé contre l'intrusion des chimères. Car le roi Calmall, pour se venger du roi faë, compte bien détruire l'humaine.
― Les terres [du Royaume Sous le Vent] y sont de nuit et de rayons lunaires. Nos cités touchent le ciel, en des tours de granit noir et argenté. Vous y verrez des sortes de plantes et d'arbres méconnus dans tout autre royaume, des lacs qui semblent être des océans et notre hospitalité va bien au-delà de tout ce que vous pourrez espérer ou avoir en ces lieux. Nos repas sont rythmés par les mélodies des meilleurs musiciens et nos femmes ont une beauté en tout point parfaite.
Sur le chemin qui les conduira jusqu'au Royaume Sous le Vent, de nouvelles connaissances se font et aboutiront sur de solides amitiés. Tandis qu'Edwenn affine ses relations amicales, apprend à lire, et s'entraîne au combat pour se défendre, elle devra en parallèle prendre garde à la reine et aux princesses du Royaume de Nuit : des créatures froides, cruelles et discriminantes qui sont totalement à l'opposé du prince Luner et de son frère Maël. Pendant ce temps, le roi Jezekael, assisté par l'un des Sages, entités autrefois faë, elfe, ou encore nain, s'avance au-delà de la frontière avec le territoire des chimères pour délivrer Kadvael retenu prisonnier. Mais les illusions et une autre puissance, plus profonde et forte, les font échouer, et peu de temps après, les chimères envahissent le royaume du roi faë.
Par la suite (je n'en dis pas plus), faës du Royaume de Nuit et faë cendrés (qui possèdent des bateaux) s'allient aux côtés des faës de la cité d'Alwena, bien décidés à combattre l'ennemi. Trahisons et combats éclosent, même les Sages, qui d'ordinaire ne se mêlent pas aux peuples, vont devoir prendre la plus importante de leurs décisions. Car il en va de la sécurité et de la survie des peuples magiques, et, plus loin, certainement du monde des hommes, face à celui des chimères. Simple humaine dans cet univers féerique, Edwenn se retrouve au centre de grands intérêts, de conflits et de marchés qui la dépassent, et pourtant elle sème sur son passage les graines du changement : l'Ère de la féerie se situe à un embrochement.
Jezekael fit un geste de la main et laissa la Faëry user de sa vision naturelle.
En effet, il était certaines choses que le roi d'Alwena ou les gens de Nuit ne pouvaient percevoir. Ils étaient de nature tout aussi féerique et savaient comprendre le monde. Mais des barrières se posaient parfois devant eux, empêchant leurs regards d'aller au-delà. Enya avait cette faculté, en tant que Faëry de peuples anciens, de voir et de comprendre les choses ancestrales. (…)
Enya descendit de sa monture et se dirigea vers un rocher.
Ses pieds semblèrent flotter au-dessus de la terre de Nuit, tant son pas était léger. De sa bourse, elle sortit des runes, pierres aux formes biscornues. Les jetant sur la roche, elle ferma les yeux. Sa longue chevelure de feu frémit sur ses épaules et caressa le vide. Son visage paraissait minuscule au milieu de cet océan rougeoyant. Aidée par la puissance des dieux, une vision vint à elle.
Pour conclure
Edwenn, Le monde des faës en 3 mots pour Charline Rose :
Celtique - Épique - Poétique
Edwenn, Le monde des Faës est un roman de fantasy au style fluide avec des passages plus poétiques, facile d'accès, il conviendra donc autant à un lectorat plus jeune que pour les adultes. Charline Rose use de codes classiques du genre, mais elle a tâché de les nuancer, comme par exemple avec le côté manichéen, le "bien" et le "mal" qui s'opposent, s'affrontent : on trouvera des "bons" chez les "méchants" et vice versa. L'héroïne est un personnage lambda, une humaine vulnérable en milieu magique, cependant ses ressources sont ailleurs (dans sa vision des choses, de son fort tempérament, dans ses relations, amoureuse et amicales). Elle incarne un côté prophétique : elle apporte les graines du changement en territoire féerique.
(…) elle sortit sur le balcon. Au-delà des falaises, la surface de l'océan brillait, comparable à une mer de pierres précieuses. Certains artistes du Royaume Sous le Vent en avaient fait de superbes représentations. On disait que l'océan était le père de toute créature marine et que ces dernières étaient nées de son union avec la lune. Parfois, elle voyait une queue de poisson en sortir et à cette distance, cela ne pouvait être que celle d'une Sirène ou d'un grand animal marin. Les écailles faisaient jouer leurs reflets sous les étoiles avant de replonger dans les profondeurs. Elle rêvait parfois de les voir de plus près.
Ce premier tome nous fait voyager en différents territoires faës, mais également en royaume des chimères, ainsi que jusqu'au cœur d'une terre séculaire et oubliée. Les mœurs et les traditions sont travaillées, et les descriptions des décors n'alourdissent pas le récit. De ce côté il y a certes quelques répétitions, mais elles servent à réinstaurer le background : chaque chapitre est généralement découpé, les scènes se situant en des contrées différentes.
Dans ce tome, vous l'aurez compris, l'intrigue s'intéresse plus précisément aux faës, ainsi qu'au Royaume des chimères et à son alliance mystère. Malgré leur statut, les Sages ne sont pas très présents, cependant ils voient eux-aussi leur rôle évoluer. D'autres créatures féeriques sont évoquées, entraperçues : des elfes, des nymphes, des sirènes... Avec ce mélange, je suis sûre que dans la suite des aventures d'Edwenn, nous aurons l'occasion de pousser plus loin les découvertes en ce qui concerne aussi bien les peuples que les bestiaires ! On sent que Charline Rose prend plaisir à immerger aussi bien Edwenn qu'elle-même et son lecteur dans ces contrées magiques. Le dépaysement est total et on se laisse bercer par le voyage, on retient sa respiration lors des combats et...on pleure les morts (c'est que, mine de rien, il véhicule son lot d'émotions ce premier tome !).
Les temps devaient changer. Certains royaumes avaient été admis, délaissés puis oubliés. Tous avaient fermé les yeux, songeant que peu à peu les histoires vraies deviendraient des mythes et de simples murmures de campagne.
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Concept artist, Illustrator for books, video games and movies.
Une humaine en pays magique + un roi + un bal = cette magnifique scène de Labyrinth ❤
Petite musique d'ambiance féerique ❤
Et parce qu'il est difficile de penser monde féerique, Voile, amour, prophétie, seigneur, nature ... sans songer à l'irremplaçable La Sève et le Givre de Léa Silhol ❤
Et parce qu'en mentionnant une trilogie dans un « monde parallèle », magique, aux mœurs et aux coutumes travaillés, à l'importance d'une cosmogonie unique et atypique, le tout suivant l'histoire d'un amour passionné impossible entre deux être si différents, je vous invite à découvrir l’œuvre de Faith Kean autour des Chroniques de Ren (j'ai encore les deux derniers tomes à lire et j'ai malheureusement pris trop de retour depuis ma lecture pour chroniquer correctement le premier opus, aussi je ferai un retour sur l'ensemble de la trilogie !) ❤
Accueil / Fait partie de la série / Les chroniques de Ren Le monde est simple quand on a 18 ans. On va au lycée et on essaie d'avoir les meilleures notes, sans faire trop d'efforts. On rentre à ...