Le Jardin des Naïas
Présentation
Au tout début, j'avais commencé à écrire une nouvelle pour participer à un AT, et puis, comme c'est souvent le cas, d'autres personnages et idées se sont greffés à ce projet. De ce fait, j'ai changé de format en cours de route pour rédiger un roman et non plus une nouvelle (en mettant, encore, entre parenthèses l'avancée de L'Homme Papillon...)
Cela n'aura pas échappé à certains : je suis végane et une amoureuse de la nature, aussi l'intrigue se déroule dans un contexte de post-apocalyptique. L'espèce humaine vit à présent en harmonie avec la nature qui a repris ses droits. Puis, il y a le côté fantasy : car suite à la Fracture, des espèces féeriques ont fait leur apparition dans cet environnement. Après une période de voisinage difficile avec les êtres humains (car ces derniers les tenaient pour responsables de la Fracture), j'ai choisi de situer l'intrigue dans les commencements de l'amélioration de leurs rapports, avec des unions et donc la naissance de métisses.
Si l'intrigue de base demeure assez classique, avec notamment une quête personnelle, j'ai, comme toujours, apporté ma touche personnelle, et j'ai abordé des thématiques tels que : le potentiel humain, les songes, la création... Quelques histoires dans les histoires se mêlent (avec notamment l'évocation du passé d'un personnage en particulier, passé sur lequel je reviendrai dans un autre tome).
Je constate une fois de plus que tous mes écrits ont des liens entre eux : ici le personnage féminin principal me fait énormément penser à Christine de ma trilogie (notamment dans l'opus Le Dévoreur de Rêves) ! Les thématiques des voyages oniriques et de la création trouvent une nouvelle approche :)
Mots clefs
fantasy - post-apocalyptique - harmonie - le Succulent - oniromancie - potentiel humain - métissage - amitié - flore - onirisme - origines - essence féerique - énergies cosmiques
Synopsis
Quelques siècles après la Fracture, événement catastrophique ayant fait céder le Voile entre l'univers féerique et réel, un voyageur solitaire s'en revient en bordure de la civilisation humaine. Son cœur figé par un mur gelé va cependant sentir l'espoir palpiter. Car, entre des rencontres et les nouvelles pistes tangibles de son passé, il sera aux premières loges pour voir le monde changer. Cependant, il ne tardera pas à comprendre qu'il n'est pas qu'un simple contemplateur.
En parallèle, les songes d'une jeune femme l'amèneront à partir sur la voie de ses extraordinaires visions. Le monde qu'elle connaît disparaîtra, tel est l'avenir. Si elle ne percevait que le meilleur de cette évolution, il n'en demeure pas moins que le futur semble à présent reposer entre ses mains. Parviendra-t-elle à approcher le Succulent, créature chimérique ? L'on murmure qu'il serait divin, ou encore qu'il personnifie les maux des Anciens Temps. Saura-t-elle, accompagnée de son improbable compagnon reptilien, rétablir ce qui a été bafoué à cause de prédictions erronées ?
Le voyageur solitaire et la jeune femme seront amenés à se croiser, à s'orienter l'un l'autre dans ce présent porteur des graines du futur. Ils apprendront que des rêves, des doutes et des blessures de deux êtres différents qui vécurent avant la Fracture, se profilaient déjà leurs aspirations pour demain. Un espoir qui devrait métamorphoser le monde à tout jamais. Un amour qui donnerait naissance au Jardin des Naïas
Cette présentation s'accompagne de plusieurs illustrations de Anndr car celles-ci m'ont inspirée et peignent à merveille l'ambiance du Jardin des Naïas :
illustrations de Anndr
Extraits
Je vous propose quelques extraits pour découvrir davantage Le Jardin des Naïas :
― L'amour est multiple. L'affection, l'amitié, le désir...ils en font tous partie. Le lien qui nous unit, toi et moi, en est une forme. T'attacher, faire preuve d'empathie, révéler et le meilleur et le pire en autrui comme en toi-même, voir au-delà des apparences, des stéréotypes, voilà quelques indicateurs.
(...) Des pièces et des biens avaient été incendiés, leurs cendres éparpillées contenaient de toute évidence les traces du passé qu'il voulait comprendre. Face à cette absence de plus, il s'était étendu de tout son long, sa chevelure neige bleutée ondulant sur le pavé, tout en haut du donjon, dont le toit écroulé lui permettait de contempler le ciel étoilé. Il demeura ainsi plusieurs nuits ; on eût dit que la vie l'avait déserté. Accablé par la profondeur de ses pensées, la colère finit pourtant par affluer. De ses poings, il avait cogné contre les pierres inertes, visiblement vides de toute mémoire, cognant jusqu'à ce que le sang apparaisse, s'écoule de ses écorchures, et que cette force le submergeant ne le fasse sombrer. Son fluide vital écarlate l'horrifia. Tombé au sol, il se releva et partit à travers le bois trouver l'étang. Il s'accroupit au bord de la cuve d'eau, rinçant avec minutie ses mains. L'élément limpide, agréable, l'apaisa, comme toujours, aussi, il finit par se dévêtir et par se glisser dans le liquide.
En cette époque, les automnes étaient doux ; les arbres du bois arboraient des écorces sombres, leurs feuilles se parant d'or et de rubis. Celui qui n'avait eu de cesse de voyager jusqu'à présent y cherchait une connexion, un retour aux racines qui lui faisait cruellement défaut. L'eau lui était inhérente quant à un point d'ancrage. Qu'elle l'enveloppe ou ruisselle sur son corps, qu'il s'abreuve de décoctions, en elle il puisait son énergie intérieure. Il baignait dans l'étang, indifférent aux présences de quelques esprits sylvestres ou aquatiques se plaisant de la vision unique qu'il offrait. (...)
Du haut de son palais de cristal, planté sur le balcon extérieur de ses appartements, le monarque elfe avait suivi du regard les trois voyageurs traverser son royaume sans égard aucun pour lui. Ses filles devenues folles avaient tenté d'agripper leurs esprits pour y tisser quelques hallucinations, pourtant c'est à peine s'ils leur avaient adressé ne serait-ce qu'un coup d’œil. Cet épisode confirmait les doutes qu'il nourrissait depuis un certain temps déjà, doutes qu'il avait cachés à ses enfants. Durant longtemps, sa vanité l'avait empêché de formuler ce genre de pensées : certains mots avaient finalement jailli d'un vocabulaire qui lui était demeuré étranger jusqu'ici. Ses soupçons avaient commencé à germer lors du séjour de ce splendide spécimen chez eux. Une créature lunaire à la chevelure neige bleutée. Face à sa rareté aussi unique que sa beauté, il avait désiré le faire sien, malheureusement, ni ses charmes naturels ni féeriques n'avaient été en mesure de l'atteindre. L'impérieuse quête de cet être, passionnée car rien ne l'en avait détourné, avait été la parfaite antithèse de l'existence du monarque. Celui-ci était persuadé d'être éternel, une vie à s'admirer et à éveiller le désir et l'abandon chez les autres, sans aucun objectif. Ses filles chéries s'étaient révélées incapables de donner la vie, or l'un d'eux ne songea jamais, même un seul instant, que leur fin approchait malgré tout.
Ils s'étaient cru les souverains de ce territoire, se nourrissant de potions et usant de sortilèges, et même alors que leur réceptions et leur bals voyaient venir de moins en moins d'invités et d'admirateurs, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus personne, cela ne troubla point leur mégalomanie. L'orgueil était bien ce qui caractérisait la peuplade elfique, plus en ce qui concernait ceux du Royaume sous les Astres. Et pourtant, même ce temps, celui où ils étaient loués et adorés, craints également, était révolu. Depuis, ils avaient dû se contenter de leurs propres illusions, infusés de leurs souvenirs et de leurs vaniteuses rêveries. Or après leur intériorité, rongés par tous ces artifices et subterfuges, leurs apparences s'altéraient à leur tour. Avec la visite de la créature lunaire, le monarque elfe avait soudainement réalisé son envie de nouvelles fêtes. D'une pierre deux coups, il avait constaté pour la première fois la vétusté des pièces de son palais : partout, tout était terne et fissuré. Du sable, amené de la plage par les vents, s'était accumulé au rez-de-chaussée, jusqu'à la moitié des escaliers menant au premier étage. Les plantes et les corolles étaient abîmés, certaines feuilles et pétales, cassés, tout comme son cœur monstrueux.
Sans doute à cause de la dégénérescence maligne qui l'avait investi de façon intangible, le monarque s'était livré à des expérimentations et des copulations qui n'avaient engendré que non viabilité, si ne n'est stérilité. Il avait cherché à s'élever au rang de ces divinités cosmiques dont il était persuadé que certaines communiquaient avec lui, au travers de voyages oniriques. Le sang et les rituels lunaires flirtant avec l'occulte avaient manifesté la folie de son esprit, alors qu'il pensait toucher le divin. Cependant à présent, après le passage de ces trois voyageurs, il voyait d'un regard neuf ceux de certaines créatures tapies dans les ombres de son royaume : des prunelles avides de prédateurs qui patientaient jusqu'à sa chute. Bientôt l'une d'elles s'assiérait sur son trône, se revendiquant le territoire nocturne marin. L'elfe qui songeait à la reconnaissance immortelle de sa personne allait être oublié, tout comme ses filles, et bientôt les terres sous les Astres arboraient un nouveau visage, un second souffle, sûrement celui de cette sirène dont les traits et le sourire le hantaient depuis bien des lunes. D'ailleurs, toujours fixé sur le balcon de sa chambre à contempler la mer au-delà de sa contrée, il devinait la présence de cette créature anthropomorphe.
Dans le même univers
En ce qui concerne mes projets d'écriture à venir, je souhaite écrire deux tomes dans le même univers que Le Jardin des Naïas. Ainsi dans le second, je pense à davantage développer et préciser les notions abordées, en revenant en partie sur les personnages du premier opus. Quant au dernier, il serait centré sur le passé de deux personnages, sur leur rencontre jusqu'à la naissance du Jardin des Naïas.
Pour autant, j'ai énormément d'idées pour de futurs romans et je n'ai pas encore décidé par lequel je commencerai la rédaction, surtout qu'avant tout il faudra que je termine d'écrire L'Homme Papillon, le dernier tome de ma trilogie Ci-gît la mer (Ci-gît la mer, Le Dévoreur de Rêves) !