Cédric Sire, Vindicta, Ed. Metropolis, 21 mars 2019

Publié le par Maude Elyther

Cédric Sire, Vindicta, Ed. Metropolis, 21 mars 2019

4ème de couverture

UN BRAQUAGE SOUS HAUTE TENSION

« On entre, on prend le fric, on ressort. Personne ne sera blessé. »

Leur plan est sans risque. Le bijoutier ne portera pas plainte pour le vol car son argent est d'origine illégale. Damien, Élie, Audrey et Driss s'imaginent avoir trouvé la réponse miracle à tous leurs problèmes.

UN FLIC EN CHUTE LIBRE

Fraîchement muté dans un groupe de surveillance, Olivier est loin d'imaginer que la planque qu'on lui a assignée fera de lui le témoin clé d'un cyclone meurtrier, dans le sillage d'un tueur glacial et méthodique que rien ne semble pouvoir arrêter. Des déserts du Moyen-Orient aux villes sombres et silencieuses du territoire français, quand la vindicte est en marche, plus rien ne peut vous sauver.

UNE TRAQUE HALETANTE SECOUÉE DE FAUSSES PISTES

Pur instrument de torture et de mort, il n'a pas de nom, pas de visage, l'habitude de tuer et un cimetière de cadavres derrière lui. Mais dans cette affaire, pas de contrat. Cette fois-ci pour lui : c'est personnel.

 

Dans ce thriller crépusculaire, Cédric Sire joue comme jamais avec les nerfs du lecteur jusqu'à l'effroyable twist final et confirme son entrée tonitruante parmi les maîtres du thriller français.

Prix Masterton et Prix Polar du festival de Cognac, Cédric Sire est l'auteur de plusieurs best-sellers traduits à travers le monde.

Avant-propos

Vindicta est l'un des romans phares que j'attendais cette année puisque, bien entendu, il s'agit là du nouveau roman de Cédric ! Cette parution voit officiellement naître le pseudonyme Cédric Sire, et inaugure également une nouvelle maison d'édition : Metropolis. Ce genre de changements sont parfois nécessaires pour poursuivre au mieux, se reconnaître dans son propre travail d'écriture. En outre, Vindicta confirme le crédo actuel de Cédric : 100% thriller. Si la touche de surnaturel manque à l'appel, après plusieurs publications qui mélangeaient ces deux genres, ses écrits ne perdent rien des nombreuses qualités et caractéristiques que nous lui connaissons. Avec son précédent bébé, Du Feu de l'Enfer, je soulignais déjà une œuvre au summum de son art, et bien ici je peux vous affirmer que Cédric a encore fait mieux !

Mots clefs

thriller - noir - légende urbaine - assassin - psychopathe - unité secrète - braquage - monstres humains - drogues - tortures - vengeance - société cannibale - vindicte - instinct - militaires - animal - viscéral

photo promotionnelle, Ed. Metropolis, 2019

photo promotionnelle, Ed. Metropolis, 2019

Des silhouettes.
Approchant sans le moindre bruit.
Il ne sait pas combien elles sont, il a du mal à les discerner au travers de l'obscurité et du voile de sang qui suinte sur ses yeux. Il songe aux Djinns des légendes, car c'est précisément ce à quoi ces apparitions ressemblent. Des démons avançant avec le vent du désert, masqués par les tourbillons de poussière. Il les devine en train de courir, mais leur course évoque le glissement d'une seule entité, volatile, inexorable. Ils inspectent les corps éparpillés, posent leurs mains sur les visages inertes, s'assurant que l'enfer a accepté son dû, et enfin dirigent leurs viseurs laser droit sur lui.

Cédric Sire, Vindicta, Ed. Metropolis, 21 mars 2019

Pris au piège

Dès les premières pages, Cédric installe les décors et les personnages : chaos et militarisme en Afghanistan, une mère et sa fille, de jeunes adultes sur le point de commettre un braquage, le tueur parfait qui ne laisse aucune trace, un flic ripou mis au placard, rétrogradé dans la surveillance… Comme de coutume, les chapitres courts s'enchaînent, avec ici une écriture qui m'a paru encore plus virtuose : l'essentiel est retranscrit, l'essence du récit, avec une sonorité musicale des mots par moments. Les premières lignes nous happent directement, et nous voilà déjà pris au piège de poursuivre la lecture, commençant à tisser des liens entre les différents tableaux mis en scène. Pour autant, Cédric nous piège, il nous entraîne dans plusieurs directions et nous, avides, nous nous laissons abuser par de fausses pistes.

Vient l'heure des spectres.
Le cœur de la nuit assassine.
En rase campagne, l'obscurité est épaisse, omniprésente, épargnée par la pollution lumineuse de la ville. Aucun éclairage n'équipe la route départementale. Seule la lune gibbeuse, quand elle émerge des nuages, jette des reflets sur les clôtures et les carrosseries des voitures garées devant les maisons.
Quatre coup sonnent au clocher du village.
Un chien aboie, quelque part dans un jardin. Tout près.
Et subitement, de la nuit et des feuillages des arbres naît une présence. Des ténèbres se faufilant dans le noir.
Un fantôme. Venant accomplir sa mission.

Cédric Sire, Vindicta, Ed. Metropolis, 21 mars 2019

"Personne ne verra, personne ne saura."

Vindicta est très noir sous tous les angles : les personnages en voient de toutes les couleurs, Cédric ne leur épargne rien (sur le plan familial, professionnel…), dépeignant ainsi crument notre société cannibale. Les protagonistes ne sont ni tout blanc ni tout noirtous sont nuancés de gris, luttant ou s’aidant de leurs démons (la drogue, le sexe…), ou bien ayant décidé de leur succomber. Dans ce bouillon, émerge la figure du Spectre, le tueur froid et méthodique irréprochable. Cet individu m'a à la fois fascinée et répulsée. Ce monstre qui s'apaise en mutilant va ici œuvrer pour son compte, lancé dans une vindicte personnelle

Le spectre continue de frapper, régulièrement, méthodiquement, jusqu'à ce que le crâne se brise à son tour. Jusqu'à en faire jaillir la bouillie épaisse qui a été la cervelle de l'homme et que celle-ci soit répandue tout autour de sa dépouille.
Alors seulement il cesse ses coups.
Haletant après l'effort, mais sans avoir émis le moindre son.
Il demeure de longues minutes immobile, à genoux sur le corps désormais dépourvu de visage, alors qu'autour d'eux les trombes de pluie continuent de s'engouffrer par la porte de la maison avec une rage accrue et que dans le ciel les éclairs se tordent en hurlant leur joie primitive et toute-puissante.
Dans ses yeux noirs brasille une joie honteuse mais immense.
Il hume l'odeur de la mort. Sang et excréments.
Il a obtenu les informations qu'il désirait.
Le reste n'est plus qu'une question de temps.

Cédric Sire, Vindicta, Ed. Metropolis, 21 mars 2019

Au bord du gouffre

Mais comment le quatuor de braqueurs amateurs, l'auteure jeunesse et sa fille, le flic ripou et le tueur vont-ils faire feux croisés avant d'entrer en collision ? Tout part du braquage, auquel Olivier Salva "assiste" par pure coïncidence, puisqu'il surveille un gros poisson qui a justement un rendez-vous louche à la bijouterie. L'entreprise des jeunes dérape, et le flic rétrogradé assiste, impuissant, aux dommages collatéraux, dont l'accident : en prenant la fuite, le quatuor renverse une fillette. Olivier reste au côté de la petite jusqu'à l'arrivée des secours. À l'hôpital, il rencontre la mère, Marie. Frustré par son manque d'action exigé par son supérieur, impuissant pour Valentine, et envoûté par la belle blonde, le voilà qui perd encore plus pied. Il promet de remonter jusqu'aux coupables, quand bien même il ne sait pas encore comment s'y prendre, d'autant plus qu'il devra faire fi du protocole. Il possède des photos des braqueurs, mais ne peut les utiliser. Son collègue, le voyant s'enfoncer personnellement, lui soutire ses clichés. Mais alors qu'est récupérée à la bijouterie la mallette apportée par le gros poisson, leur supérieur s'emballe : ils le tiennent ! Plus préoccupés de faire tomber l'avocat véreux, personne ne songe à la fillette. Et lorsque le bijoutier, hospitalisé suite au braquage foireux, est retrouvé mort, mutilé, dans son lit d'hôpital, l'instinct d'Olivier le pousse à agir.

Il a l'impression que le temps s'emballe, se dilate, s'accélère en même temps. Le vertige, la panique l'empêchent de réfléchir. Un cri cherche à s'extraire de sa gorge sans parvenir à jaillir. Un regard de l'autre côté de l'abysse : la silhouette implorante de Marie l'appelle en vain. Un regard en arrière : le monstre sans visage lui tend les bras, à présent. Ses longs doigts translucides sont tout près. Presque à l'effleurer.
Il ne lui reste plus de temps.
S'il détourne encore les yeux, s'il cesse de le fixer, ne serait-ce qu'une fraction de seconde, alors le monstre le touchera.
Il le prendra dans ses bras décharnés.
Ce sera la fin.
Le Slender Man va s'emparer de lui. Olivier le sait. Le monstre est là pour ça. Rien ne l'arrêtera. Il arrachera chaque millimètre de sa peau pour en faire un manteau. Pour une raison absurde, avec une certitude nouvelle et terrifiante, il est évident que c'est ce que désire le monstre.
Il va le dépecer vivant.
Olivier ne pourra pas l'empêcher. Pas l'arrêter.
Il jette un dernier regard à Marie. C'est plus fort que lui. Il aperçoit sa bouche ouverte, cette bouche rouge et humide qu'il aurait tant aimé effleurer, embrasser, et qui lui crie des choses qu'il n'entend pas.
Une fraction de seconde. Peut-être moins.
Puis il se retourne. Et c'est exactement tout ce qu'il craignait. Le monstre est là. Collé contre lui. Ses mains se referment sur lui. La sensation est glacée. Puis brûlante. Dévorante.
Olivier hurle.
Son cri, à peine un gémissement pitoyable, le réveille. Enfin.

Cédric Sire, Vindicta, Ed. Metropolis, 21 mars 2019

Légende urbaine

Agissant alors sur plusieurs tableaux, enflammé par l'adrénaline de la chute, Olivier croisera la route du Spectre. Il tient la description d'un jeune SDF, qui jure l'avoir vu. Cependant les détails apportés confèrent l'individu au rang de légende urbaine, plus précisément le Slender Man : un homme maigre en costume strict, pâle et chauve, sans aucun trait facial distinctif. Et pourtant, à partir de là, le flic déchu a écho d'une ancienne affaire étrange. Il sent que son tueur y est mêlé, mais comment et pourquoi ? Et s'il s'agissait d'un tueur professionnel, travaillant sur contrat ? Lorsque de nouveaux cadavres mutilés apparaissent, sans aucun lien apparent, Olivier comprend que le Spectre agit sur son compte personnel.

Slender Man, film, 2018

Slender Man, film, 2018

Instinct animal

Je me suis plus attardée sur le personnage d'Olivier pour vous présenter la trame principale de Vindicta, pour autant, chaque chapitre s'intéresse à un personnage différent, comme autant de pièces d'un puzzle qui s'emboîtent peu à peu. Les scènes militaires ponctuent le roman, précisant la naissance du Spectre. D'ailleurs, nous suivons celui-ci au cœur de sa vindicte, chaque nouvel acte meurtrier l'entraînant davantage dans sa psychopathologie flagrante. Car s'il est méthodique et froid, plus il avance dans sa vengeance, plus son côté prédateur, animal ressort. Le roman entier transpire l'animal : le sang qui gicle et sature l'espace, les rapports entre les protagonistes qui sont aux abois, affamés, organisés en groupe comme une meute (les militaires, les jeunes dealers de la cité), ou encore assoiffés de pouvoir. La plupart sont brisés, par la société, par leurs rapports avec leur famille, par leur passé, par leurs mauvaises manies… tous semblent lentement être digérés par la société. Vindicta est un engrenage dont nous pressentons les (nombreuses) issues fatales, pour autant, je me suis attachée aux personnages, complexes, et quelque part touchants dans leur humanité désabusée.

L'homme chauve s'approche de lui. Il plonge ses immenses yeux noirs dans les siens. Deux puits de néant. L'absence totale d'humanité.
— Je n'ai plus de pitié, Olivier. Sur le terrain, tu apprends qu'il faut tuer le premier, ou bien c'est toi qui es mort. Tu ne le comprends toujours pas ? Regarde toi… Jusqu'où es-tu prêt à te perdre, pour comprendre que se soucier de la vie des autres n'a aucun intérêt ?
— Qu'est-ce que vous racontez ? gémit Salva.
— Que nous allons voir si le bras de la justice est assez fort. Qu'en penses-tu ?

Cédric Sire, Vindicta, Ed. Metropolis, 21 mars 2019

Les femmes en force !

Les personnages féminins forts tiennent à cœur à Cédric (pensons par exemple à Manon dans Le Feu de l'Enfer), et ici j'ai apprécié l'évolution d'Audrey (qui fait partie du quatuor de braqueurs). Quant à Marie, elle détonnait pour moi dans cet univers, alors que je m'interrogeais sur l'implication du père de Valentine dont elle cache l'identité… Une autre femme marque par sa droiture et son courage : Naamah, agente de la BRB (brigade de répression du banditisme).

En attendant leur arrivée, Salva n'a pas cessé de songer au spectre qui l'a agressé. Il peut revoir chaque seconde de leur confrontation, et en vérité il ne sait pas vraiment quoi penser de ce qu'il a vu. De ce qu'il a ressenti au contact de cet étrange individu. Une effroyable prémonition l'assaille. Celle de l'échec. Des limites de la puissance humaine face au chaos absolu.
— Je peux le décrire, oui… Mais accrochez-vous...
Sous leurs regards perplexes, il tente de leur dresser le portrait de l'individu avec lequel il s'est battu. Le costume. La pâleur. L'absence totale de pilosité. Et ces yeux noirs qui ne bougeaient pas.
— T'es sérieux ? balbutie Bouilliez.
— Je te jure qu'il était comme ça, Will. Il ressemblait au Slender Man des légendes urbaines.
— Tu es sûr qu'il ne portait pas un masque ? renchérit Hechter.
Salva réfléchit. Un masque. Pourquoi cette pensée le perturbe-t-il ?
— C'est plutôt l'inverse, dit-il en les regardant tour à tour. Son visage… On aurait dit une tortue sortie de sa coquille. Mais sa manière de bouger… Sa façon de parler… Ce type est entraîné à tuer.
— Un professionnel ?
— Pas de doute là-dessus, Naamah.

Cédric Sire, Vindicta, Ed. Metropolis, 21 mars 2019

Fatalité - Œil pour œil

Vindicta présente un panorama de personnages hétéroclites, aucun n'est épargné, quelques-uns s'en sortiront cependant, mais à quel prix… ?

«  Vous n’aurez droit à aucun pardon. Pour vous, il ne reste que le châtiment. »

Les yeux d'Audrey se sont un peu habitués à l'obscurité.
Elle distingue à présent les silhouettes suspendues au plafond.
Il y en a des dizaines. Partout autour d'eux. Les dépouilles décharnées occupent toute la pièce.
Des carcasses d'animaux. Des chats, des chiens, peut-être même d'autres espèces, accrochées à des chaînes. Audrey ne distingue pas tous les détails au sein de l'ombre, mais il est évident que ces bêtes ont été mutilées, partiellement démembrées parfois. Elle perçoit le bruit entêtant des insectes et des mouches tourbillonnant autour des chairs gluantes. C'est l'odeur aigre et pénétrante de leur décomposition qui sature l'air.
Il s'agit pas uniquement d'une vengeance. Cet homme est fou. Depuis longtemps et de manière profonde. Comme il l'a annoncé, ils sont dans son repaire à présent. Son jardin secret. Le reflet de sa maladie mentale, avec pour fruits tous ces corps torturés, pendus par grappes macabres.

Cédric Sire, Vindicta, Ed. Metropolis, 21 mars 2019

Pour conclure - L'homme est un loup pour l'homme

Cédric se renouvelle ici à nouveau sur une thématique que j'aime énormément : les monstres humains, le tueur semant sa vengeance. Avec Vindicta, il nous plonge au cœur de sujets sensibles : groupe secret d'assassins militaires, différents services de police selon l'adage "chacun pour soi". De son écriture percutante, incisive et belle, Cédric ne nous ménage pas non plus, nous plongeant au cœur de cet inexorable engrenage, dans les ténèbres de cet univers viscéral. Fascination, répulsion, horreur, stress… tout un panel d'émotions et sensations fortes nous malmène, nous incite à poursuivre toujours plus en avant la lecture… pour notre plus grand plaisir !

« Nous avons tous nos démons, n’est-ce pas ? »

Nouvelle maison d'édition

Les Éditions Metropolis inaugure leur catalogue avec Vindicta, laissant présager d'une ligne éditoriale de qualité ! De plus, l'ouvrage en lui-même est une totale réussite : un grand format souple très appréciable pour la lecture. L'illustration de couverture est très réussie, plutôt mystérieuse avec comme une double vision en présentant un calque rouge. Pour ma part, j'y vois le point de vue du tueur : son repaire isolé sur lequel se superpose sa folle vengeance. Une maison d'édition à suivre pour les amateurs de polars, de thrillers et autres littératures noires !

— (…) Le colonel s'appelait Rorschach, si je me souviens bien…
Salva note le nom sur une feuille.
— Comme le test ?
— Tout à fait. C'était son pseudonyme. Tout le monde a un alias, dans les forces spéciales. Je me demande si un seul de mes camarades a jamais su mon vrai nom, par exemple. Mais bon, pour en revenir à Rorschach, tout ce que je sais, c'est qu'on en disait entre nous. C'était un vieux de la vieille. Le genre de viriliste, pour ne pas dire gros nazi, qui aurait bien voulu refaire le monde avec des barbouzes et du napalm. Il avait monté une équipe de cinglés. Un truc expérimental, sans doute, parce que c'était le genre du bonhomme et que j'ai jamais entendu personne en parler.
— Un unité secrète ?

Cédric Sire, Vindicta, Ed. Metropolis, 21 mars 2019

— Si cette vie m’a appris une chose, c’est bien que les gens sont capables de l’impossible, quand ils sont suffisamment aux abois. Vous avez l’air aux abois, Olivier Salva. À vous de décider à quel point.

Cédric Sire, Vindicta, Ed. Metropolis, 21 mars 2019

9 mars 2019, à La Ruche aux Livres de Wavrin, avant-première de Vindicta

9 mars 2019, à La Ruche aux Livres de Wavrin, avant-première de Vindicta

Lectures thématiques :

* sur le thème de la société cannibale, Crocs de Patrick K. Dewdney (ma chronique)

Cédric Sire, Vindicta, Ed. Metropolis, 21 mars 2019

Publié dans chronique personnelle

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