Clémence Godefroy, Les Héritiers d'Higashi - tome 2 : Bakemono-san, Éditions du Chat Noir, collection Neko, août 2020

Publié le par Maude Elyther

illustration de couverture par Anato Finnstark

illustration de couverture par Anato Finnstark

4ème de couverture

L’union entre Kaito Odai et Yin Daisen, orchestrée par leurs clans respectifs, paraît renforcer plus que jamais la mainmise de la dynastie des renards sur Higashi. Pourtant, dans l’ombre, la résistance s’organise. Ayané, ses origines enfin révélées, porte tous les espoirs de ses amis, mais tandis qu’elle voyage vers le Sud avec Yoriko et Tadashi, le fardeau de son héritage s’alourdit de jour en jour.

Loin dans les forêts de l’Est, un trio improbable se forme et croise la route d’un terrifiant chasseur de yokai.

Et au Palais des Mille Flamme, Midori, une jeune femme de la lignée des serpents promise à Ren Ishiga, se trouve déchirée entre son désir de servir Yin Daisen et les secrets qu’elle découvre bien malgré elle.

Aux quatre coins de l’archipel, au péril de leur vie, tous vont se rendre compte que le pouvoir des bakemono n’est pas celui que l’on croit…

« Les Héritiers d’Higashi nous entraîne dans une aventure haletante au cœur d’un univers de folklore japonais fascinant ! » Utopie (Booknode)

Avant-propos

J’avais grandement apprécié, l’année dernière, le 1er tome de la trilogie des Héritiers d’Higashi, retrouvez ma chronique à son propos ici.

Mots clefs

Japon – folklore japonais – aventure – voyages – mariage arrangé – esprits animaux – yokaï – bakemono – objets enchantés – princesse – pouvoir – clans – trilogie – alliance – amitié – Cour – romance

Clémence Godefroy, Les Héritiers d'Higashi - tome 2 : Bakemono-san, Éditions du Chat Noir, collection Neko, août 2020

Mon retour lecture

En relisant mon retour du 1er opus, je me rends compte que j’ai presque à nouveau lu d’une traite ce nouveau tome ! J’y ai retrouvé tous les ingrédients que j’avais appréciés : l’écriture fraîche, les ambiances atmosphériques, des jeunes gens prêts à prendre en main leur destin, la mythologie japonaise par petites touches…

Ici, les péripéties des personnages se poursuivent et esquissent, je l’espère, la voie vers un dénouement favorable pour eux tous. Rappelons que le clan Odai (nogitsune - renard) compte garder la main mise sur le pouvoir, tandis que les autres bakemono, non éteints, survivent en demeurant cachés, invisibles ou par mimétisme.

Alors que j’avais pris grand plaisir à l’amitié entre Ayané et Nimué, leur chemin se sépare dès le début, pour que chacune puisse mener à bien sa tâche et regrouper le plus de bakemono pour s’allier contre l’oppression qui se resserre sur eux.

Séparée de son amie et ne parvenant pas à concilier sa nature révélée, son armure-bras destructrice et les quelques révélations sur sa mère, Ayané se retrouve à faire équipe avec Tadashi, membre des Renégats, ils se mettent en route vers le village de celui-ci, celui duquel il a été exilé… Quel accueil vont-recevoir ? Parviendront-ils à faire entendre raison aux tanuki (chiens) ?

De son côté, Nimué part pour sa patrie pour avertir les siens.

Quant à Yoriko, elle délivre un précieux message à un rapide yokaï : un message à l’attention de Kaito Odai. Car le prince, alors qu’il accède au trône plus vite que prévu, a fait sa demande à Nimué, alors qu’il est promis à Yin Daisen…

D’ailleurs dans ce tome, nous suivons Midori, de la lignée des orochi (serpent), promise à Ren, le bras droit de Kaito. A la Cour, elle fera bonne impression à Yin qui fait d’elle sa première dame de compagnie ainsi que sa confidente… Souffrant des poumons et éprise des livres et des contrées lointaines qu’elle ne pourra jamais visiter, Midori est enchantée par sa rencontre avec un dignitaire étranger. Jusqu’à ce que son devoir se rappelle à elle : l’approche de son mariage avec Ren. Puis c’est tout son univers qui bascule avec les confidences les plus honnêtes que Yin lui fera, la veille de son mariage…

Sur les mers avec Anayé, Tadashi et Yoriko jusqu'à la forêt humide et étouffante d'une île du Sud, puis au Palais des Mille Flamme avec notamment Midori, Clémence nous emmène également dans les forêts de l’Est : Jinyu, Shunpei et Bonbori sont en quête du Oni Vert, l’un des gardiens des portes du monde des esprits. Ces derniers représentent les ennemis ancestraux des bakemono, mais l’heure est venue de chercher les alliances les plus improbables pour empêcher l’annihilation qui guette les bakemono. Alors que le trio rencontre une improbable créature (que j'adore et qu'on avait si peu vu dans le 1er tome), ils ne se doutent pas du sort funeste lancé à leur trousse, matérialisé par un redoutable chasseur de yokaï…

Dans chaque chapitre, nous suivons un groupe différents, l’alternance amène addiction et suspense ! Les personnages sont toujours aussi attachants, si bien que nous vivons leurs aventures à leurs côtés, ressentons leurs tourments, leurs souffrances, leurs émois, les liens entre eux. Tout n’est pas joyeux et colorés dans cet univers au demeurant merveilleux, végétal et raffiné : plus d’une fois j’ai eu mon cœur qui se serrait face à l’injustice, l’égocentrisme ou la froide cruauté de certains… Même si la quête commune de nos héros se précise, l’issue n’est pas pour autant gagnée pour eux.

Ce que j’ai particulièrement apprécié ici est la notion de lien qu’a peaufiné Clémence : liens du sang/clan, amitié, union arrangée, métissage, ils se tissent comme une toile s’étendant sur tout Higashi, comme des fils psychiques par moment. D’ailleurs, autour des liens se dessinent l’avenir des bakemono… Il faut savoir sortir des idées établis, des préjugés qui étouffent pour trouver son propre chemin de vie mais aussi prendre part à l’avenir qui se trace, tel se dessine pour moi l’un des messages de Clémence à travers ce second tome.

À noter pour celles et ceux déstabilisé.e.s par certains termes : un lexique a été incorporé à la fin de cet opus. Vous y retrouverez les différents clans des bakemono avec les noms et liens entre personnages, mais aussi la liste des yokaï et un rappel à propos des suffixes de politesse.

En bref : un second opus tout aussi riche et parcimonieux qui accélère les aventures de nos héroïnes et héros avec une part d’ombre plus prégnante encore. Empli de beaux messages sur la vie, l’amitié, sur la construction de son propre chemin ou encore la compréhension mutuelle pour avancer ensemble. Un univers toujours immersif, enchanteur avec ses touches de folklore japonais et ses yokaï surnaturels. Il va être difficile d’attendre le dernier tome maintenant… !

Clémence Godefroy, Les Héritiers d'Higashi - tome 2 : Bakemono-san, Éditions du Chat Noir, collection Neko, août 2020

Publié dans chronique personnelle

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