Sabrina Calvo, Délius, une chanson d'été, Éditions Mnémos, août 2019
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illustration de couverture par Cindy Canévet
4ème de couverture
XIXe siècle. Un poète assassin sème la terreur autour du monde, ses victimes sacrifiées aux cours d’horribles rituels floraux. Sur ses traces, Bertrand Lacejambe, un botaniste excentrique et son fidèle Fenby, elficologue amateur. Aux portes de la folie et de la magie, ils vont devoir braver les dangers de Féerie pour dévoiler la terrible menace que fait peser le Diadème sur nos rêves.
Délius, une chanson d’été nous plonge dans une fantasy victorienne étourdissante, dans un univers merveilleux et effroyable, au cœur d’une enquête délirante sur un ton souvent décalé.
Sabrina Calvo est une autrice, dessinatrice et conceptrice de jeux vidéo, née à Marseille en 1974. Reconnue pour son sens très singulier du merveilleux et de l’absurde, elle vit quelque part dans le monde fatal.
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Avant-propos
Alors que le tome 2 sort demain, le 6 novembre, j’ai relu Délius, une chanson d’été ! Sorti l’année dernière, j’avais adoré ma lecture mais je n’avais malheureusement pas eu le temps d’en écrire une chronique. Comme il s’est hissé parmi mes romans préférés, je ne pouvais pas ne pas lui consacrer un article. C’est chose faite aujourd’hui.
Mots clefs
Fantasy – fantasy victorienne – fées – fleurs – botaniste – elficologue – empathie végétale – rêve – enquête – duo d’enquêteur – humour – surréalisme – XIXème siècle – musique – personnages hauts en couleur – meurtres – rituels floraux – poème – merveilleux – absurde – effroyable – enchantement – folie – magie
« – Que savez-vous des étoiles, Fenby ?
– Des étoiles ? Oh, pas grand chose. Ce sont des rêves, non ?
– Oui. Les rêves des planètes. »
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Rachael Bridge, Twilight
Enquête sur le Fleuriste
Alors qu’aux quatre coins du monde d’horribles meurtres sont perpétrés, selon d’obscurs rites floraux, un conclave se réunit pour trouver un enquêteur à la hauteur pour débusquer le Fleuriste, le meurtrier. Ce groupe hirsute, dépassé par les événements, tente sa chance auprès d’Arthur Conan Doyle, car voyez-vous, ils cherchent Sherlock Holmes. L’auteur renommé, hilare, leur recommande plutôt un botaniste. C’est ainsi que Bertrand Lacejambe, botaniste, et son ami B. Fenby, elficologue amateur, se voient proposer l’affaire.
Flamboyante fougue
Époque victorienne avec une touche de surréalisme et un soupçon d’humour british, voilà le lecteur embarqué dans une aventure haute en couleurs, farfelue, riche en rebondissements tout comme l’écriture, fougueuse et flamboyante que Sabrina Calvo déploie telle une fleur ouvre ses pétales et ondule ses racines.
Merveilleux et Féérie
Entre le rêve et l’éveil, Délius offre une œuvre surréaliste et délicieuse. Le lecteur suit avec grand plaisir le duo d’enquêteurs, qui n’est pas sans rappeler un certain Sherlock Holmes et John Watson ou encore Aziraphale et Crowley (Good Omens). Lacejambe, botaniste qui parle et joue de la musique à ses fleurs, voyage à travers le monde pour découvrir toutes les espèces, concocte quelques savants produits et s’essaye à moults expériences… À ce propos, la dernière en date lui a couté la déconvenue que ses cheveux changent de couleurs selon ses émotions. Quant à Fenby, l’image de la bonhommie, il est obsédé par les fées depuis qu’au cours d’une valse, elles lui ont dérobé dix années de sa vie. Entre sa fascination première et sa hargne actuelle, laquelle l’emportera ?
Décors à foison
Lancés sur la trace du Fleuriste avec pour seul indice la fleur dont le meurtrier remplit ses victimes, Lacejambe et Fenby étaient pourtant loin de se douter qu’ils auraient affaire à la féérie, tôt ou tard. La fleur des cadavres chante or les fleurs sont le pendant des fées. Des toits de Marseille (où les ramoneurs semblent tout droit sortis du film Mary Poppins), en passant par une masure délabrée pour boire la cuvée de la comète, dans le cadre de leurs investigations, naturellement, d’une vision hallucinée, à bord d’un ferry ou encore en ure de mer et de forêt à chercher le Royaume féérique, mais aussi à New York, à la fin de l’été, alors que la Grande Fête des Lucioles s’apprête à battre son plein, Lacejambe et Fenby n’ont pas une minute à perdre !
Aventures effrénées
Le rythme rocambolesque du récit se retrouve dans le découpage : la mise en page ne suit pas le modèle classique de commencer un chapitre sur une nouvelle page. Aussi, les chapitres s’enchaînent avec seulement des titres pour distinguer toutes les parties. La découverte des cadavres, le conclave à la recherche de son enquêteur, Lacejambe et Fenby dans le laboratoire du premier ou dans le capharnaüm de son appartement, des extraits du journal intime du Fleuriste, quelques épisodes sur Arthur Conan Doyle. Mais aussi des chapitres consacrés à Frédérick Délius, un compositeur en mal d’inspiration pour la symphonie qu’il doit jouer lors de la Grande Fête des Lucioles à New York.
Everything is connected
En quoi la musique de Délius, la féérie et les fleurs peuvent-elles être liées ? Comment, munis d’une simple fleur des cadavres, Lacejambe et Fenby pourront-ils remonter la piste du tueur ? Entre le rêve et l’éveil, se trame quelque de plus sombre, quelque chose à l’antipode de l’imagination. Entre la mort et le néant. Cette terrible aura tire les ficelles, sournoisement incrustée dans l’inconscient. Nos deux détectives sauront-ils faire face à toutes les épreuves disséminées sur leur chemin ? Leurs péripéties tantôt plaisantes, surréalistes, frustrantes, épiques n’en demeurent pas moins dangereuses, d’autant plus que la réalité est cruelle, et elle le prouvera.
Rencontre littéraire
La nature, la féérie, la magie, la musique, la littérature… autant de thématiques et d’inspirations qui ressortent à la lecture de Délius, le tout créant une œuvre flamboyante et magistrale qui émerveille, divertit son lectorat en le faisant participer avec entrain, bonne humeur et frissons, aux aventures de Lacejambe et Fenby. À la fois frais, coloré, enjoué tout comme solennel, fataliste, ce premier opus marque ma découverte littéraire avec la plume et l’univers de Sabrina Calvo. J’ai d’ailleurs vécu cette découverte comme une rencontre : dès mon entrée dans ce monde, dès les premières pages, j’ai été séduite et réceptive.
La suite dans 3, 2,1...
Sur ce, je m’en vais me plonger dans le tome 2 : La nuit des labyrinthes !
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Good Omens
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