Anthologie Féro(ce)cités, Éditions Projets Sillex : lancement de la campagne !

illustration de couverture par Dogan Oztel

Fantasy animalière adulte

10 univers de fantasy francophone !

Je remercie les Éditions Projets Sillex pour l’envoi numérique du kit presse de leur anthologie Féro(ce)cités, proposant 3 nouvelles. Ce projet réunit un total de 10 nouvelles de fantasy animalière, animaux anthropomorphes au programme donc. Entendez par là animaux dotés de la parole, civilisés, vêtus etc : des animaux-humains en somme.

(Petite anecdote, j’avais participé à l’appel à textes, ma nouvelle n’a malheureusement pas été retenue mais j’y gagne puisque je continue à écrire dessus pour en faire un roman !)

Je suis enchantée de pouvoir vous présenter ce projet, d’autant plus que la campagne pour se le procurer démarrera demain, soit le 02 avril mais avec un accès VIP dès aujourd’hui !

À propos de Projets Sillex, cette sympathique maison d’édition propose un circuit court pour élaborer des ouvrages de qualité tout en ayant soin d’apporter une meilleure rémunération à ses auteurs par rapport à l’édition classique (30% contre une moyenne de 8%).

Leur dernier roman paru, Rocaille de Pauline Sidre fait d’ailleurs énormément parler de lui, et remportera peut-être le Prix du Plib 2021… (j’espère vous en propose prochainement une chronique !)

Grâce au kit presse, je vais pouvoir vous en dire plus sur les univers et la qualité de 3 des textes au sommaire !

Mais avant, je vous propose de découvrir la 4^ème de couverture ainsi que le sommaire :

4^ème de couverture

À plumes, poils ou écailles, les animaux qui peuplent ce recueil ont tous les atours de l'humanité.

Mais ne vous y trompez pas : cela ne devrait pas vous rassurer. 

Dans Féro(ce)cités, 10 autrices et auteurs s'emparent du genre de la fantasy animalière et vous livrent autant de récits tantôt touchants tantôt cruels autour de la ville et du pouvoir. 

Attention : si aucun animal n'a été maltraité dans la confection de ce recueil, nous ne pouvons malheureusement pas garantir que ce sera le cas entre ces pages.

Sommaire

Alba de Jais, l’Anonymographe, de Fran Basil

Entre chat et loup, de Kevane Demillas

La voix des écorces, de Pauline Sidre

L’incarnation d’Oalsso, de Delphine H. Edwin

Mus de la Brèche, de Jeanne Mariem Corrèze *

Peau de lapin, peau de chagrin, de Thomas Fouchault

Piège à nuage, d'Eymeric Amselem *

Que gèle la sève, de Jason Martin

Rage d’Ambre, de Xavier Watillon *

Ventreille, d'Edouard H. Blaes

* J’ai reçu ces 3 nouvelles !

illustration de Dogan Oztel

Mais alors, est-ce que tout le rêve que vend ce projet vaut le coup ?

Eh bien, oui, et je vais vous dire pourquoi à travers mes retours sur les nouvelles que j'ai reçues !

1^ère immersion dans l’anthologie Féro(ce)cités avec Piège à nuage d'Eymeric Amselem.

Nous sommes sur Altagren, un îlot… volant. Les terres sont des fragments faisant croisière au-dessus des océans, à différentes altitudes. Des garde-patrouilleurs surveillent les cotes, les (rares) étrangers à fouler leur sol, strictement contrôlés. Faisant partie de ce peloton, Daenne (team plumes) voit arriver un mage-océan, Galléon, un béluga qui est aussitôt catalogué de suspect sous son éternel sourire affiché par sa physionomie ronde.

Daenne est chargée de le surveiller, lui qui s’extasie de tout : de la couleur des arbres, des lucioles, des pièges à nuages qui servent à alimenter en eau l’îlot. Il doit expliquer sa présence aux hautes-plumes mais se montre farfelu : pour lui les îlots forment un cycle alors qu’il est ancré qu’une île ne passe jamais une deuxième fois au même endroit, survolant toujours de nouveaux territoires.

Toujours escorté par Daenne, Galléon découvre, tout comme nous, différents aspects de Altagren, sur la géographie et le fonctionnement qui diffèrent éminemment de celui de son lieu d’origine sur lequel il se montre évasif. Quelle est la réelle raison de sa présence sur Altagren ?

Narré par Daenne, Piège à nuage nous dévoile l’univers d’Altagren mais aussi une vision de celui de Galléon. Des univers aux nombreux échos avec le nôtre. Eymeric Amselem insuffle un vent de liberté bienvenu, partage l’envie de voyager, d’ouvrir son esprit, de voir au-delà de son quotidien, de son train-train de vie. Les dialogues sont succulents, Altagren montre plusieurs facettes faisant de cette île un îlot-monde fouillé. Première publication de l’auteur, je ne manquerai pas de le suivre dans, je lui souhaite, ses futurs projets !

2^ème immersion avec Rage d’Ambre de Xavier Watillon.

Xavier, que j’ai le plaisir de connaître, nous propose avec Rage d’Ambre un texte mystique : ici, les lapins sont dotés de magie, grâce au mana qui imprègne leurs longues oreilles. Cristaux d’ambre crépitant et s’illuminant, le mana rend fous certains lapins. Les parents de Ferune ont été jugés et condamnés pour de soi-disant expériences interdites. Plusieurs années plus tard, elle est ramenée à Oryctole, sa ville natale. Malgré ses splendides oreilles, Ferune est dépourvue de magie. Cependant le Concile souhaite lui exhorter quelques secrets. Elle leur fausse compagnie pour se réfugier dans le manoir familial où elle souhaite trouver la matérialisation de ses souvenirs, en vain.

Elle y rencontre cependant Grogi, le vieux jardinier dont elle ne se souvient plus, et ensemble, ils fuient la garde lancée aux trousses de la lapine. Ils se retrouvent dans les bas-fonds de la ville. Et alors que le chaos et le massacre s’y déversent, la populace répondant à la présence non bienvenue de la garde du Concile, Ferune se voit suivre un étrange individu pour échapper aux vieux lapins… et je ne vous en dirai pas plus pour ne pas vous gâcher la découverte !

En hauteur d’Oryctole, les lagomanciens ("magiciens") veulent s’élever toujours plus haut, considérent comme fange la populace géographiquement en-dessous d’eux. Les longues oreilles se pensent supérieures, ayant à leur service des courtes oreilles envers lesquelles elles n’ont qu’ordres et médisances en bouche. N’abusent-elles pas de leur magie ? Et quelle est donc cette folie dans laquelle les cristaux d’ambre encroûtent certains lagomanciens ? Quels secrets le concile pense-t-il arracher à Ferune ?

La destruction pour assouvir le pouvoir pèse sur cet univers riche que dépeint de main de maître Xavier. Serait-ce dans les profondeurs des bas-fonds qu’il nous dévoilera les réponses à nos questions ? De découvertes en actions, il n’y a aucun temps mort et pourtant j’ai eu tout le loisir de me poser de nombreuses questions au cours de ma lecture, preuve que j’étais très impliquée et imprégnée du récit !

Malheureusement, je ne peux pas aborder ici plus d’éléments, notamment le dernier tiers. En revanche, je peux tout de même vous dire que malgré la noirceur, une étincelle d’espoir pour le futur se révèle.  Du passé peuvent s’esquisser de nombreux futurs, mais j’aime à rêver à celui proposé dans Rage d’Ambre, une vision d’harmonie plutôt que de destruction.

Vous l’aurez compris j’ai été plus que séduite par ce texte : l’univers et la plume sont immersifs, et nous entraîne immédiatement au cœur d’Oryctole, littéralement. Parmi le chaos et la recherche de pouvoir (si humaines…), l’esquisse d’un autre futur pointe le bout de son museau, adoucit les parts sombres du récit.

Xavier a également écrit Les Anneaux d’Arktus, une novella de Science-Fiction publiée par les Éditions Nutty Sheep, ainsi que d’autres nouvelles dans quelques anthologies.

3^ème et dernière immersion avec Mus de la Brèche de Jeanne Mariem Corrèze.

Dans le royaume d’Akodon, Mus est une Guide, elle fait traverser des souris de la Brèche à Rodentia la merveilleuse, un arbre-ville loin de la dure vie de campagne, exposée à la famine et aux maladies. Pour cela, elle et ses trois clientes du moment voyagent de nuit, en hiver. Au froid et à la longue route s’ajoutent bien des dangers : car les prédateurs ne sont pas rares, chouettes, renards… Mais Mus connaît le chemin, elle l’a déjà arpenté bien des fois. Pourtant la souris au manteau blanc est bien rêveuse, elle rêve de son enfance, des pertes face auxquelles elle a été impuissante, à sa solitude. Malgré tout, elle possède un grigri spécial : des lettres. Elle les emmène partout avec elle, les relit quand elle se trouve un instant à elle lors des traversées qu’elle effectue.

L’on sent que cette traversée sera différente des autres évoquées. Après des péripéties, le quatuor parvient à l’avant-garde de Rodentia. C’est là que le travail de Mus auprès des trois autres s’achèvent. C’est là que Mus se conforte à un choix, choix sur lequel elle semblait avoir réfléchi au préalable. Cette fois, elle franchira les portes de Rodentia. Ses rêves la révèlent sereine, hors des prédateurs, pour autant, Rodentia grouille de rongeurs et Mus se sent complètement désorientée. Elle n’a pas la moindre idée du chemin à emprunter pour atteindre son but. Elle rencontrera un singulier personnage, que j’ai vu comme une transition entre ses errances de Guide, ses rêves et son but.

Après les paysages nocturnes hiémales à la merci du danger, Jeanne Mariem Corrèze nous fait transiter par l’avant-garde de Rodentia la merveilleuse pour nous perdre dans l’arbre-ville ? Que nenni ! Nous suivons plutôt le chemin de vie de Mus : de son triste passé à ses voyages répétés face aux prédateurs, des racines de Rodentia à sa place. Cela donne le ton d’un rite de passage, scindant en parties distinctes le récit, entre passé, présent et futur. Les sacrifices de Mus seront-ils récompensés ? Vous le saurez en lisant Mus de la Brèche…

Je note néanmoins un petit bémol… J’ai été déçue de la vision manichéenne des animaux : les souris humaines face aux prédateurs, sanguinaires, soumis à leurs instincts meurtriers, eux ne parlent pas, paraissent monstrueux. Après, cela reste mon goût personnel, je sais bien que dans la nature les chouettes et les renards sont des chasseurs (enfin pas que pour le renard mais passons ^^). Cependant, le royaume d’Akodon ne présente et n’évoque que des rongeurs anthropomorphes aussi je tente de faire une concession ^^

Jeanne Mariem Corrège est également l’auteure du Chant des Cavalières, paru aux Éditions Les Moutons Électriques, une fantasy matriarcale où les femmes chevauchent des dragons

Mon tour d’horizon sur Féro(ce)cités s’arrête ici, j’espère vous avoir donné envie de découvrir, de soutenir et de partager ce projet ! Je vous laisse avec le lien de la campagne : vous pourrez y découvrir plus d’informations ainsi que les contreparties :)

Féro(ce)cités

A plumes, poils ou écailles, les animaux qui peuplent ce recueil ont tous les atours de l'humanité. Mais ne vous y trompez pas : cela ne devrait pas vous rassurer. Dans Féro(ce)cités, 10 autric...

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