Anthologie Les Portes de l'envers, Éditions Projets Sillex : lancement de la campagne !
Isekai
De notre monde vers un autre
par 12 auteurices francophones
Après le beau succès de Féro(ce)cités, récompensée par le Prix Imaginale 2022, les Éditions Projets Sillex nous proposent une nouvelle anthologie de qualité sur un sujet phare des littératures de l’imaginaire : l’Isekai.
Ah, vous plissez le front. Vous vous demandez ce qu’est cette bête-là ? Pas de panique, vous connaissez le concept : portes, portails ou encore miroirs. Vous y êtes ? Oui, comme le fond de l’armoire dans Narnia ! Ou bien encore le portail dans la série Stargate SG1 ! Se retrouver dans un autre via un objet-passage du nôtre.
Comment cela ce sujet a été vu et revu ? Je suis d’accord sur le fait qu’il s’agit d’un outil très ancien, mais ici 12 auteurices francophones le dépoussièrent à travers des textes modernes, à travers des textes pour nous fasciner tous, pour nous dépayser tous.
Douceur, fatalité, révolte, cosmique, sombre conte ou encore western diversifient le riche sommaire. D’ailleurs, 6 auteurs primés pour leurs nouvelles dans Féro(ce)cités se renouvellent, comme Eymeric Anselem, Xavier Watillon dont j’avais adoré leur texte dans cette première anthologie des Projets Sillex :
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Anthologie Féro(ce)cités, Éditions Projets Sillex : lancement de la campagne ! - Maude Elyther
illustration de couverture par Dogan Oztel Fantasy animalière adulte 10 univers de fantasy francophone ! Je remercie les Éditions Projets Sillex pour l'envoi numérique du kit presse de leur ...
Les Portes de l'envers
anthologie Isekai
Comme dit au-dessus, Les Portes de l’envers – anthologie Isekai, est la seconde anthologie que proposent les Éditions Projets Sillex. 12 auteurices figurent au sommaire de ce recueil. 12 textes qui entraînent dans un autre monde via un objet-passage du nôtre ; l’Isekai, un terme japonais plutôt classique des littératures de l’imaginaire qui existe depuis ses fondamentaux, mais ici dépoussiéré, modernisé.
Ce beau projet va avoir besoin que nous nous mobilisions pour le faire éclore : une campagne en court-circuit va débuter ce 20 octobre 2022 ! Pourquoi une campagne en circuit-fermé ? Tout simplement parce Projets Sillex défend la place des auteurices, ainsi ceux-ci demeurent le point phare du circuit du livre, avec une rémunération s’élevant à 30% sur chaque contrepartie (pour info, un.e auteurice perçoit de 6 à 10% de droits d’auteur dans l’édition traditionnelle).
La campagne se veut également ludique avec des jeux de rôle ou encore des pochettes surprises en plus du recueil, mais elle propose également différents paliers qui, une fois atteints, permettront d’embellir l’objet-livre.
Enfin, pour tout cela, la campagne sera uniquement disponible sur le site internet des Éditions Projets Sillex.
Elle se déroulera du 20 octobre au 19 novembre :
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Les Portes de l'Envers - Isekai
Le recueil On présume trop souvent de ce qui se trouve derrière les portes. A tort. En franchissant Les Portes de l'Envers, les personnages qui animent ces pages sont passés ailleurs, en d'autre...
https://projets-sillex.com/projet/22-les-portes-de-l-envers-anthologie-isekai.html
Kit presse
Je remercie Fran pour l’envoi de ce kit presse, qui me permet de découvrir en avant-première un aperçu du recueil via 3 nouvelles, mais aussi de pouvoir défendre et faire connaître les Éditions Projet Sillex comme leur nouvelle anthologie !
Avant de vous livrer mon retour sur ces textes, je vous laisse découvrir la 4ème de couverture ainsi que le sommaire :
4ème de couverture
On présume trop souvent de ce qui se trouve derrière les portes. À tort.
En franchissant Les Portes de l'Envers, les personnages qui animent ces pages sont passés ailleurs, en d'autres mondes fascinants... et parfois funestes.
Dans cette anthologie autour du thème de l'Isekai, 12 auteurs et autrices revisitent un thème moderne aux racines profondes et nous offrent des récits puissants sur le dépaysement et la fatalité.
Sommaire
Petite Nébuleuse, Eymeric Amselem
Les Chemins du Septendrion, Edouard H. Blaes
Peindre les abricotiers en fleur, Marie Brunelm *
La Glorieuse Rébellion, Cédric Close
Un certain scintillement, Jeanne Mariem Corrèze
Rira bien qui rira le dernier, Margot Corvin
Antoine au Désert, Rodolphe Doublet
Spirales, Delphine H. Edwin
Et garde la monnaie ! Thomas Fouchault *
Toute espérance, Chimène Peucelle *
Un Destin sous la peau, Xavier Watillon
Jardin des Chiens, Ellie Windriver
* J’ai reçu ces 3 nouvelles !
1ère immersion dans l’anthologie Les Portes de l’envers avec Toute espérance de Chimène Peucelle.
Mots clefs : onirique – insectes – anthropomorphisme – mauvais rêves – paralysie du sommeil – monde des rêves – métamorphose – weird fiction – étrange – hallucinatoire – fable onirique – fable entomologique – âme humaine – relation toxique
Je suis depuis tout récemment Chimène sur Instagram, alors quel plaisir de découvrir et sa plume et son univers ! Narré à la première personne par une femme, le récit présente celle-ci souffrant d’une paralysie du sommeil. Or, le moment où elle devrait se réveiller se fait attendre, la menant dans un autre rêve, du moins, c’est ce qu’elle croit au tout début… La narratrice va devoir emprunter un sentier versatile pour trouver sa place dans cet univers : aspirante faiseuse de rêves, où va-t-elle échouer ? Chez Saturne, Myrme, Dipter ou le Grand Cauquemare ?
Fable onirique et hallucinatoire tel un Alice au Pays des Merveilles, Toute espérance oscille entre indolence et fleurs, travail titanesque, noirceur putride et grouillements infâmes. Trouver sa place rime ici avec la pesée de l’âme. Les rêves de la narratrice suivent une part de sa vie qu’elle analyse sous un nouvel angle, voyant les détails qu’elle avait ignorés. De ces fragments se joue sa place dans cet étrange monde où elle a atterri.
Ce texte proposé par Chimène s’apparente également à la fable entomologique, présentant des insectes, comme des fourmis travailleuses, pour ne citer qu’un exemple.
Plus on avance avec la narratrice, et plus le texte se fait vertigineux, cela résonne comme une mise en abime dans laquelle nous plongeons dans l’étrangeté, mais aussi la familiarité, avec cette question constante : la narratrice rêve-t-elle toujours ?
Loin de faire la part belle à la pauvre rêveuse prise de paralysie du sommeil à l’instar du Cauchemar de Füssli, Chimène l’amène dans ses sombres profondeurs. D’où également un vertige : celui de la narratrice de se voir de l’extérieur, de s'enfoncer plus loin sur le sentier qui se transforme comme elle va plus loin en elle-même.
Avec Toute espérance, Chimène Peucelle propose un texte hallucinatoire, à la fois fable onirique et entomologique, une weird fiction. La paralysie du sommeil de la narratrice la plonge dans un monde vertigineux à multiple strates, l’amène à ses noirceurs. Ici, trouver sa place rime avec la pesée des âmes. Nous nous retrouvons face à l’étrangeté autant que la familiarité, face aux insectes anthropomorphes qui luisent au soleil, triment, festoient ou rampent…
Est-ce une vie après la mort, un rêve, autre chose encore ? À vous de décider.
2ème immersion avec Peindre les abricotiers en fleur de Marie Brunelm.
Mots clefs : peintre – couleurs – amitié – tranche de vie – regard artistique – jardinière – flore – création – beauté de l’éphémère – souvenirs – philosophie de vie
Penny est une peintre âgée adepte des couleurs, son quotidien est baigné des teintes de ses aquarelles qu’elle emmène partout. Partout, c’est-à-dire jusqu’à la maison de retraite où elle visite son amie Martha, autrefois jardinière. Les journées sont colorées par son art, le rituel quotidien d’amener des biscuits au rhum à Martha, de peindre son profil endormi, la prévenance d’Icham, le secrétaire de la maison de retraite.
Un jour de pluie, Penny découvre un lac dans sa cour, dans cette mare d’eau, un escalier. Elle croit avoir abusé sur les biscuits au rhum, pourtant, le paysage qu’elle découvre alors Martha le reconnaît. Familière de cet endroit, son amie qui ne peut plus y aller, lui demande d’y retourner pour peindre les jardins suspendus.
Un monde aux douces couleurs des fleurs, des arbres fruitiers, du soleil accueille Penny qui va finir par aller plus loin pour tenir sa promesse à Martha. Dans ce monde, elle est attendue, on l’appelle Lady Sennelier ; Penny découvre un mélange parfait entre son attrait pour les couleurs et la végétation chérie de Martha.
Ce sont l’eau et les pigments qui lient Penny et Martha, fortes de la promesse de la peintre faite à son amie. Une ride trouble néanmoins la toile, sans que Penny ne parvienne à l’identifier, jusqu’à ce qu’elle utilise ses cubes d’aquarelle dans cet univers. Précipite-t-elle alors sa chute ?
C’est un monde plaisant et doux dans lequel va se promener Penny, l’artiste férue d’aquarelle. Elle ne s’interroge pas outre mesure sur ce phénomène, sans doute parce qu’il la lie à son amie Martha, désormais alitée en maison de retraite où elle va la visiter chaque jour. Les couleurs sont le thème phare de Peindre les abricotiers en fleur : elles se mélangent, se diluent, changent à la lumière, enchantent la tranche de vie de Penny comme de Martha. La chute de la nouvelle est abrupte, nous laissant complètement dans le doute.
J’ai perçu l’importance d’entretenir nos plus belles relations, de ne jamais arrêter de voir la beauté dans le quotidien (les couleurs, les reflets, les fleurs, les paysages…), de continuer à vivre, à s’émerveiller malgré le temps qui passe, l’approche de la fin. Penny ne photographie pas pour garder des souvenirs, elle peint ses émotions, à travers un kaléidoscope de couleurs.
Une philosophie de vie à méditer.
3ème immersion avec Et garde la monnaie ! de Thomas Fouchault.
Mots clefs : western – Science-Fiction – space western – désert technologique – fin du monde – cow-boy de l’espace – course-poursuite – rédemption
Le Taulier voit ses journées se répéter dans son saloon qui accueille toutes sortes d’extraterrestres. Mais sa routine bien huilée va se voir toucher par un grain de sable. Il vit dans un véritable space western, mais il se souvient vaguement de sa vie « d’avant », il avait une femme, un fils, et ce même bar. Peu lui importe du comment du pourquoi, son travail est une mécanique implacable. Sauf que celle-ci va être perturbée par un mauvais payeur. Entre Le Taulier qui refuse les impayés et le mot laissé par l’individu, le barman se lance à sa poursuite pour qu’il règle ses comptes.
Alors qu’il sort de son saloon pour aller plus loin qu’il ne l’avait jamais osé dans ce Far Ouest de Science-Fiction, Le Taulier fera contre mauvaise fortune bon cœur en acceptant d’entraîner dans son sillage un macchabée, qu’il surnommera Le Goule. Car il s’avère que tous deux cherchent à rattraper le « mauvais payeur », alias Le Protagoniste.
Le Taulier, La Goule et Le Protagoniste, pour un remake Du Bon, de la Brute et le Truand en mode space western.
Du désert technologique à la chute des astres et des étoiles qui annoncent la fin du monde, Thomas Fouchault nous entraîne dans une course-poursuite qui fait la part belle au western et à la perdition. Car si Le Taulier sent que le jugement dernier arrive à cause de lui qui a dévié du chemin tracé et huilé, cette aventure va le mener au-delà de lui-même, se mêler à son « passé », avant ce western de Science-Fiction. Rédemption ou encore châtiment contre lui-même, ces péripéties relient les fils de sa vie ; une confession, un combat, un désespoir.
Les lumières qui s’éteignent se rallumeront-elles ?
Thomas Fouchault nous présente trois personnages : Le Taulier, La Goule et Le Protagoniste ; les deux premiers lancés aux trousses du dernier, dans un remake Du Bon, de la Brute et le Truand en mode space western. Une mécanique bien huilée a permis de passer outre l’étrangeté du monde dans lequel Le Taulier a atterri, toutefois, un mauvais payeur, Le Protagoniste, incruste le grain de sable qui va pousser le barman à sortir de son saloon pour faire régler les comptes. Sur sa route, il finira par faire équipe avec un macchabée, La Goule.
Le Taulier sait qu’il a provoqué la fin du monde, mais qu’est-ce que cela signifie réellement ?
En conclusion
Ces 3 nouvelles issues des 12 des Portes de l’envers – anthologie Isekai montrent une jolie diversité quant aux univers, aux propos autour de l’Isekai. De la weird fiction sous fond de fable entomologique, de la douceur colorée d’une philosophie de vie à la fin du monde dans un univers de space western, Chimène Peucelle, Marie Brunelm et Thomas Fouchault traitent de sujets actuels. L’écart entre nos actes et nous-mêmes, une vie à travailler, l’approche de la mort, le deuil…
Sous le vernis de faire voyager les lecteurices, les textes proposés sont sombres dans le sens où, comme l’a dit Nicolas Marti (co-éditeur de Projets Sillex) dans cette interview, ils retranscrivent les angoisses de notre époque. Aussi, j’aime à voir l’Isekai comme une métaphore : ce sont nos angoisses, notre anxiété qui, lorsqu’elles ne sont plus contenues, diluent notre quotidien vers un chemin autre offrant une perspective nouvelle, étrange ou douce, sur nos maux, sur nous-mêmes.
Le mot de la fin
J’espère vous avoir donné envie de découvrir, partager et/ou participer à ce beau projet ! De mon côté, je suis heureuse d’avoir pu découvrir ces nouvelles en avant-première, et fière de promouvoir ce nouvel ouvrage des Éditions Projets Sillex 😊
Si vous souhaitez plus d’informations autour de la maison d’édition, de son fonctionnement, de ses valeurs, n’hésitez pas à consulter leur FAQ !
La campagne commence ce jeudi 20 octobre et court jusqu’au samedi 19 novembre, je compte sur votre curiosité et votre fièvre de lecteurices pour que nous portions ensemble Les Portes de l’envers ! 😊