Claire Krust, Les Neiges de l'Éternel, Éditions ActuSF, collection les 3 souhaits, 20 août 2015

Publié le par Maude Elyther

illustration par JungShan Chang

illustration par JungShan Chang

4ème de couverture

Dans un Japon féodal fantasmé, cinq personnages racontent à leur manière la déchéance d’une famille noble. Cinq récits brutaux qui voient éclore le désespoir d’une jeune fille, la folie d’un fantôme centenaire, les rêves d’une jolie courtisane, l’intrépidité d’un garçon inconscient et le désir de liberté d’un guérisseur.

Le tout sous l’égide de l’hiver qui s’en revient encore.

Jeune lilloise, étudiante en métiers de la rédaction, Claire Krust signe ici un premier roman envoûtant, cruel et poétique.

Claire Krust, Les Neiges de l'Éternel, Éditions ActuSF, collection les 3 souhaits, 20 août 2015

Avant-propos

La proche sortie du nouveau roman de Claire Krust m’a motivée à sortir (enfin) de ma bibliothèque Les Neiges de l’Éternel ! Celui-ci est le premier ouvrage de l’autrice, mettant en avant son amour pour le Japon dont elle tire des caractéristiques propres pour les infuser dans son univers.

Mots clefs

Fantastique – culture japonaise – Japon féodal – fantôme – hiver – neige – guérisseur – mélancolie – tragédie

Mon retour

Claire Krust nous offre ici son premier roman, une fresque sur un Japon féodal fantasmé qui nous entraîne au cœur de l’hiver, entre mélancolie et déclin, espoir et désespoir. L’univers dépeint a ce quelque chose d’envoûtant, entre contemplatif et mélancolique, avec une sensibilité comptée, rigoureuse, mais presque froide, à l’image de la saison hiémale et du tempérament japonais.

Enchâssées en un roman, ce sont en réalité 5 nouvelles que nous propose l’autrice. Contant le déclin d’une famille aristocratique de façon non linéaire, nous découvrons plusieurs personnages, gouvernés par les sentiments de liberté, d’espoir de vie meilleure… ou par le vide, l’attente. La croyance au surnaturel instaure d’emblée le fantastique, d’autant plus que l’un des protagonistes se trouve être un fantôme.

Une jeune fille de Daimyô s’enfuit de chez elle, en quête d’un remède pour son frère. Un descendant de la même famille, malade, a pour ami le fantôme de l’un de ses ancêtres. Une courtisane voit son espoir de vie meilleure basculé par l’arrivée d’un bébé. Un intrus dans l’enceinte abandonnée d’un Daimyô cherche un fantôme. Un guérisseur qui a reçu le don des dieux sans le vouloir se trouve engagé de force.

Ces vies humaines se jouent, comme dictées par un destin qui leur échappe car des liens les relient. Tous cherchent à s’échapper de leur condition, pour autant même cet acharnement, ces rêves et ces espoirs, semblent les conduire là où ils devaient aller, encourageant le déclin ou alors la transmission.

Chacun de ces textes fait figure de huis clos. L’ambiance, à la fois feutrée et géôlière de la neige omniprésente, rend fantomatique les lieux. Dans cette immobilité, les envies de fuite ou encore de survie tranchent, conférant un aspect vivant là où le fantôme paraît péricliter. Tout l’art japonais est exploité, que ce soit au travers de l’architecture, des us et des coutumes, des croyances, les courtisanes, la calligraphies, les guérisseurs etc

En bref : avec Les Neiges de l’Éternel, Claire Krust nous offre son premier roman, une fresque non linéaire du déclin d’une famille aristocratique dans un Japon féodal fantasmé. En réalité, ce sont 5 textes qui articulent ce véritable conte imprégné de fantastique. L’ambiance hivernale instaure des huis clos, conférant un univers envoûtant bien que froid et parfois cruel. Contemplatif et mélancolique, le récit se dessine comme une calligraphie : d’un geste sûr sans fioriture. Il n’en demeure pas moins empreint de sensibilité ni de poésie.

Claire Krust, Les Neiges de l'Éternel, Éditions ActuSF, collection les 3 souhaits, 20 août 2015

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Claire Krust, Les Neiges de l'Éternel, Éditions ActuSF, collection les 3 souhaits, 20 août 2015

Publié dans chronique personnelle

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