Natacha Birds, Les fleurs ne parlent pas, Éditions Hachette, label Les Insolentes, 15 juin 2022

Publié le par Maude Elyther

Natacha Birds, Les fleurs ne parlent pas, Éditions Hachette, label Les Insolentes, 15 juin 2022

4ème de couverture

« Chacun de mes silences

semble avoir une conséquence.

J’aimerais hurler, mais

je ne sais que parler sans mots.

Toute parole ravalée reste

coincée dans mon ventre. »

Dans ce roman graphique onirique, Natacha Birds raconte l’histoire d’une femme-fleur, qui va devoir se battre pour trouver sa place dans le monde et s’épanouir.

Avant-propos

Natacha Birds est une artiste plasticienne pluridisciplinaire (peinture, illustration, vidéo, photographie...). Plutôt que la couleur des auras, elle voit des fleurs au-dessus de la tête des gens. Son livre Les fleurs ne parlent pas aborde des thématiques essentielles : la femme, les fleurs, la sororité, la nature, la diversité. Elle nous livre son monde de femmes-fleurs, nous incitant à la réflexion et à la conscience de soi.

Cet ouvrage présente un format généreux – 270mm x 213mm, 408 pages – enrichis de nombreuses reproductions de peintures, de croquis et de schémas, parsemées de pensées et de notes manuscrites empreintes de poésie et d’onirisme. Quand la fiction rejoint les réflexions intérieures et profondes d'une autofiction. Des couleurs, des larmes, des éclats, des poèmes, des peurs, de la compassion, de la sororité : autant de perles qui se réassemblent sans cesse sur la même courbe.

Pour ma part, ce roman graphique tombe à point nommé quant à mes réflexions personnelles sur l'écriture, mais aussi quant à mon envie (besoin) de reprendre la peinture. Le format cahier d'artiste me rappelle le plaisir que j'avais à tenir un carnet d'expérimentations, mêlant texte, peinture et dessin.

Les fleurs ne parlent pas est paru aux "petites" Éditions Les Insolentes, label des Éditions Hachette.

Retrouvez Natacha Birds sur sa page Instagram !

Mots clefs

Roman graphique – féminisme – féministe – onirique – journal intime – autofiction – artiste peintre – s’épanouir – métamorphoses – allégorie – devenir soi – langage des fleurs – sororité – poésie – création – peindre – bienveillance – compassion – rapport au corps – rapport à l’art

https://www.hachette-pratique.com/livre/les-fleurs-ne-parlent-pas-9782019463090/

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Mon retour

"Sois belle et tais-toi." : c’est la réplique, implicite ou non, que l’on entend/voit dans certains films d’époque, ou pas. C’est surtout ce qu’en tant que femme, l’on ressent, comme si être une femme rime avec être jolie, sentir bon, sourire, à l’instar d’une potiche. Dans notre société encore bien trop patriarcale, un rien cherche à conditionner notre féminité : les pubs régime-bikini avant l’été, les mannequins-squelettes-ambulants, le sexisme (au quotidien, au travail…). Et que dire des poupées Barbie, que l’on met dans les mains des petites filles : un exemple d'une plastique qui s’obtient par restriction, chirurgie plastique, maquillage-en-tonne.

Heureusement que les choses bougent. L’on peut compter sur le mouvement féministe des Sorcières d’aujourd’hui, sur des artistes qui offrent aux poupées des apparences auxquelles les enfants puissent s’identifier ou encore sur des actrices qui revendiquent le naturel. Et ce n’est pas une mince affaire à l’heure où les réseaux sociaux rendent de plus en plus narcissiques les gens, où les filtres embellissent (merci pour l’estime de soi). Être une femme, parfois, c’est être prisonnière d’un carcan, prisonnière d’un corps, d’un rôle. C’est être aphone, et faire passer les autres, le regard des autres surtout, avant soi. Sauf que pour être belle et sans voix, autant être une fleur.

Justement, Natacha Birds se penche, à travers son travail et sa sensibilité d’artiste, sur la question. Par le biais d’un roman graphique auto-fictif, entre journal intime, langage des fleurs et féminisme, elle nous plonge dans les réflexions d’une femme-fleur.

Natacha Birds, Les fleurs ne parlent pas, Éditions Hachette, label Les Insolentes, 15 juin 2022

Ici, la femme-fleur est un être hybride, mais qui tend sans cesse vers l’une ou l’autre de ses facettes. La métamorphose de la narratrice en femme-fleur donne lieu à de nombreuses métaphores, en comparant la femme à une fleur. Une fleur, c’est beau, à condition qu’elle vienne d’éclore, que sa tige soit fine, que ses pétales soient charnus, mais pas provocants, et que son parfum soit subtil, pas entêtant. La femme, c’est pareil : tout dans le paraître, pourvu qu’elle mette en valeur autrui. C’est le syndrome de la gentille fille.

Comme ses acolytes fleurs et femmes, la femme-fleur est triste, on lui brise le cœur, on la blesse et on la culpabilise du regard ; puis, quand on n’a plus besoin d’elle, on l’abandonne, on la jette. Alors quand on fait passer les autres avant soi, c’est quoi l’amour ? On se rend compte qu’il existe d’autres femmes-fleurs, forcément. Mais ces femmes-fleurs, elles non plus elles ne trouvent pas leur place. Pour que les choses changent, il faut peut-être prendre une place, PRENDRE DE LA PLACE même.

Et ce n’est pas égoïste, non, c’est prendre conscience de soi-même, des ses besoins, de ses limites : SE RESPECTER et S’AIMER. Une fleur s’épanouit, un joyau éclatant. Eh bien, une femme-fleur aussi, d’autant plus au moment où elle comprend que c’est en devenant elle qu’elle s’épanouit, qu’elle irradie. Elle : sa personnalité qu’elle ose afficher, son vrai visage qu’elle voit enfin sans filtre et autrement que par le regard des autres. N’est-ce pas ce qu’est une femme ?

Il n’existe pas un modèle type de femme, il serait plus que temps que les diktats de mode et de société arrêtent avec leurs étiquettes, leurs moules. Sous le trait de Natacha Birds les femmes-fleurs n’ont pas honte de leur silhouette, de leur couleur de peau, de leur coiffure : toutes les morphologies y passent, il n’y a pas que le blanc qui pigmente les peaux. Elles sont toutes différentes et uniques, à l’image des fleurs qu’elles incarnent.

https://www.hachette-pratique.com/livre/les-fleurs-ne-parlent-pas-9782019463090/

https://www.hachette-pratique.com/livre/les-fleurs-ne-parlent-pas-9782019463090/

Corps féminins nus tout en courbes, tulipes, pensées, dahlias, lotus, roses : l’hybridation entre la femme et la fleur démontre d’un morcellement, voire d’un démembrement, ici nécessaire à son incarnation, à son alignement. Avec l’acception et l’amour de soi à la clef. Les fleurs ne parlent pas incarne un parcours initiatique vers notre Féminin Sacré. Pour Natacha Birds, les fleurs composent une allégorie à la féminité, douce et puissante.

À travers ces portraits de femmes et de fleurs, Natacha Birds parle également de son rapport à l’Art, à la création en général. Parfois les mots sont insuffisants pour s’exprimer, alors vient la peinture. Parfois aussi, les mots et le dessin s’emmêlent, s’entremêlent pour tisser de concert. L’Art communique, soude, réunit, assemble ; l’Art reflète la vie, la société : la tristesse, la douleur et la violence ; mais l’Art montre aussi la compassion, la bienveillance, la sororité.

Que vous soyez une fleur délicate (c’est-à-dire (hyper)sensible), une tulipe éclatante, ou encore une fière rose, Les fleurs ne parlent pas est fait pour vous ! À lire et à relire sans modération. Que vous pleurez devant le journal télé, que vous sauvez les insectes en les enlevant de la route ou du trottoir pour les mettre dans l’herbe ou sur un arbre, que vous parlez aux fleurs, que vous avez une peine de cœur, que vous vous sentez éteinte : toutes ces facettes se trouvent dans le roman graphique de Natacha Birds. Une fiction réaliste qui parle à et de toutes les femmes !

Natacha Birds, Les fleurs ne parlent pas, Éditions Hachette, label Les Insolentes, 15 juin 2022

En bref : Les fleurs ne parlent pas est un cri d’émancipation féminine, une affirmation du soi et de sa féminité, pas celle que les autres attendent. Natacha Birds dessine et peint des femmes et des fleurs, des femmes-fleurs, mais elle prend aussi la plume. Ici, entre roman graphique, journal intime et cahier d’artiste, elle nous conte, sous forme poétique et onirique, l’entretien de son jardin intérieur : s’accepter, se respecter et s’aimer en tant que femme, en tant qu’être humain. Car s’il existe véritablement un but à notre vie, n’est-il pas de nous épanouir ?

Une autofiction réaliste qui parle à et de toutes les femmes !

source : https://blog.adobe.com/fr/publish/2020/11/20/adobe-insiders-smsy-natacha-birds

source : https://blog.adobe.com/fr/publish/2020/11/20/adobe-insiders-smsy-natacha-birds

Pour aller plus loin :

https://www.editions-tredaniel.com/loracle-des-flammes-jumelles-et-autres-relations-karmiques-p-9556.html

https://www.editions-tredaniel.com/loracle-des-flammes-jumelles-et-autres-relations-karmiques-p-9556.html

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Publié dans chronique personnelle

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