Interview : Floriane Impala pour "La Brigade du Surnaturel" tome 1

Publié le par Maude Elyther

Bonjour à vous !

Je vous retrouve pour une nouvelle interview pour laquelle j'ai eu le plaisir de poser des questions à Floriane Impala, autrice de La Brigade du Surnaturel - tome 1 : Limbus patrum.

Un titre parfait à dévorer cet automne et qui trouvera sa place dans le Pumpkin Autumn Challenge : un polar young adult pour une urban fantasy sexy remplie de mythologies, le tout avec une bonne touche de girls power ; le féminisme au service de l'équité. Floriane Impala nous embarque à tombeau ouvert dans les mondes parallèles où vivent demi-dieux, démons et compagnie. Claire, inspectrice froide, doit faire équipe avec Keziah, un Incube. Tous les deux ont été missionnés par Satan himself pour enquêter sur la pandémie magique qui touche à présent les Surnaturels.

Je vous laisse (re)parcourir ma chronique sur ce premier opus sorti en mai dernier chez ActuSF sous le label Naos. Quant à l'entretien qui suit, j'espère qu'il vous donnera envie de découvrir ce roman et cette autrice et qu'il vous permettra, si vous l'avez déjà lu, d'étoffer votre lecture ;)

Interview : Floriane Impala pour "La Brigade du Surnaturel" tome 1

Bonjour à toi Floriane et merci d'avoir accepté de répondre à mes questions avec enthousiasme !

Enthousiasme, c’est mon deuxième prénom. 😉

Avant sa parution sous le label Naos, le premier opus de La Brigade du Surnaturel avait apparemment connu une précédente publication (j’ai vu passer une couverture sur la plateforme booknode). Quel a été le parcours de ton roman pour accéder à cette (seconde) vie ?

Eh non… ce que tu as vu, c’est la couverture de la version numérique ! Deux couvertures, rien que pour moi. Je suis une autrice comblée. Celle du broché a été réalisée par Zariel pour ActuSF et la collection Naos, la seconde, par le distributeur numérique qui voulait toucher un public purement « bit-lit ». Réussi, n’est-ce pas ? 😉

En revanche, La Brigade du Surnaturel a bien connu une « première » vie, puisque le roman a fait ses premiers pas en 2018, sur Wattpad. Pour celles et ceux qui ne connaissent pas, il s’agit d’une plateforme d’écriture collaborative qui a fait connaître After, entre autres joyeusetés littéraires.

Son histoire commence avec un concours sur le site et moi, jeune et fougueuse autrice amatrice, qui me dit que ça fait une paye que je n’ai pas écrit sous contrainte. Oui, je suis maso quand j’écris. Je sais.

J’ai pondu quelques milliers de mots et voilà que, Claire Defontaine avait un métier : « policière » et un life goal : « éviter une épidémie magique en dézinguant les vilains avant qu’ils ne dézinguent les gentils. »

Interview : Floriane Impala pour "La Brigade du Surnaturel" tome 1

Je ne lis pas souvent d'urban fantasy ou encore de bit-lit (j'ai vu que certain.e.s le cataloguaient aussi bien dans ce sous-genre que dans l'autre), pour autant, j'ai tout de suite capté que ton récit et ton propos seraient différents. Si tu reprends des thèmes et des stéréotypes, c'est pour mieux les mélanger à ta sauce et retourner les clichés pour aborder des thématiques importantes.

Alors parlons-en : ton roman est féministe et prône l'équité ! Cette tangente cimente (et je t'empreinte là le terme que tu avais employé) ton texte. Claire est forte et indépendante, bien que sensible sous la surface. Tu présentes aussi d'autres personnages féminins forts. Et pourtant, ce n'est pas pour mettre en lumière le matriarcat mais plutôt pour pointer du doigt l'inégalité sous-jacente dans notre société. Même Keziah qui est un Incube ne cherche pas à dominer, tandis que Claire semble chercher une relation d'équité, sans se l'avouer encore.

En plus de cela, il y a un peu d'Outlander, de Lucifer mais aussi de la relation Buffy et Spike dans ce premier opus : comment as-tu camper tes personnages sur ces inspirations mais en les démarquant à la fois ?

Pour ne rien te cacher, c’était difficile. Il m’a fallu des mois pour apprendre à connaître mes personnages. Trouver leurs forces, leurs faiblesses et plus encore, mettre le doigt sur ce qu’ils voulaient. Leurs inspirations, leit-motiv, crédo.

« Qu’est-ce qui les lève du lit chaque matin ? Pourquoi Claire est-elle accro à son flingue ? Pourquoi Keziah s’accroche-t-il autant à son humanité ? Qu’apporte sa collection d'âmes à Satan ? Que cherche Lilith dans cette relation vouée à la rendre malheureuse ? »

Toutes ces interrogations, je me les suis répétées tout au long du processus d’écriture.

En effet, je voulais parler d’équité. D’une société qui a oublié combien la Femme est essentielle à son bon fonctionnement. Mais également à quel point l’équilibre entre hommes et femmes est crucial. Je ne prône pas la suprématie féminine ou la misandrie (sauf quand mon petit mari pose ses pieds froids sur les miens dans le lit), simplement un partage à parts égales. Et encore une fois, je le redis : « féministe » n’est pas une insulte. Et un homme peut être féministe sans enterrer son égo six pieds sous terre. 😊

Je ne souhaitais pas révolutionner l’urban fantasy avec ce roman, simplement écrire sur des thèmes qui me semblent essentiels et encore trop peu acceptés comme étant la normalité. Et si je peux y injecter un troupeau de licornes et une ou deux goules, moi, ça me convient parfaitement !

illustration de Florence Impala

illustration de Florence Impala

Le point qui plaît à l’unanimité est le mélange des mythologies, avec divers personnages qui pour certains sont totalement intégrés au monde moderne. Comment t’est venu cette idée de mêler divers mythes ?

L’ensemble se superpose en mondes parallèles, comme des strates autour de notre réalité. Pourtant, ils semblent connectés les uns aux autres (ce que prouvera d’ailleurs un aspect de la conclusion de l’enquête de Claire et de Keziah) : est-ce un point que tu vas continuer à développer dans la suite ?

Eh pourquoi pas, hein ? C’est ce que je me suis dit. Pourquoi une seule religion ? Pourquoi un seul panthéon ? Pourquoi un dieu unique ? Il existe bien, de nos jours, une cohabitation de plusieurs religions. Monothéistes et polythéistes. Alors pourquoi ne pas également mettre à l’honneur les anciennes croyances ? Tout ce petit monde devait coexister dans mon roman. J’ai donc créé différents plans reliés par les Limbes.

Dans mon esprit (de bisounours) il ne faut pas avoir peur de ce qui nous est étranger, ce qui est différents et de ceux qui croient en autre chose. Il suffit d’avoir la curiosité d’aller vers l’autre et d’essayer de « comprendre » sans « changer ».

La suite reliera bien plus étroitement ancien et moderne, que ce soit dans les mœurs, les croyances ou le positionnement des personnages. On rencontrera de nouvelles tête (pas si nouvelles, d’ailleurs…) et de nouveaux lieux inédits pour une enquête qui aura tout de la chasse au trésor. Et bien entendu, tous les ingrédients de cette belle soupe auront été chinés dans mon petit livre de Mythes et légendes du monde.

illustration de Florence Impala

illustration de Florence Impala

Tu nous emmènes dans plusieurs décors : manoir, café, mondes parallèles… avec un point d’orgue accordé à l’architecture, au mélange des époques, le présent et le futur. Sont-ce là tes propres goûts que tu retranscris à travers le regard de Claire ?

Avant mes études de lettres, j’ai étudié l’Art. J’ai touché à tout, design, architecture, stylisme, peinture… Je crois qu’en effet, lorsque Claire pose ses yeux sur un nouvel environnement, c’est mon amour de l’Art que je projette. Et SURTOUT mon amour immodéré pour les descriptions. Mwahahahah ! (Non, je ne suis pas désolée de vous les imposer, non.)

Quand j’écris, j’ai une vision très précise de chaque scène. Je sais même dans quelle main, machin-truc porte son verre de vin, et c’est sans doute à cause (grâce ?) à cela que mes décors sont si fourmillants de détails. J’ai besoin d’un cadre pour les faire évoluer.Le parallèle entre présent et futur était important pour moi (et il le sera encore plus dans la suite) car Claire et Keziah représentent chacun un temps. Keziah est la personnification du passé, des mythes et légendes, des traditions et des habitudes. Tandis que Claire symbolise le présent, la modernité, les technologies. Tout en étant extrêmement différents, je voulais montrer qu’il peut y avoir cohabitation. Le tout est de trouver l’équilibre. Ce qu’ils n’ont pas encore réussi à faire, cela dit en passant. :’)

Le Jardin de Mademoiselle, Paris

Le Jardin de Mademoiselle, Paris

Dès les premières pages, tu entraînes les lecteur.rice.s dans l’univers de Claire, inspecteur à la BMS, avec cette notion de pandémie magique qui touche les humains et les rend littéralement fous. Cette part de magie ne s’étend pas davantage dans notre monde, en revanche elle est déployée via les Surnaturels, avec l’introduction de Keziah. Que représente pour toi l’incursion de la magie dans notre réalité ? Est-ce que la magie et les créatures surnaturelles te font rêver depuis toujours et que tu as saisi l’occasion de les rendre réelles dans ce roman, ou alors y a-t-il un sens plus profond ?

Tu lis en moi comme dans un livre ouvert ! Diantre ! Le surnaturel, c’est la petite fille en moi qui rêve qu’un jour on lui enverra un hibou avec sa lettre d’admission à Poudlard ou qu’elle partira dans un tour du monde à dos de licorne. Je crois que lorsque j’écris, j’ai besoin de cette magie. J’ai besoin de voir le monde à travers des yeux de cette petite fille. Le surnaturel n’apporte pas plus de « bien » ou de « mal » dans mon roman, juste un petit quelque chose. Une étincelle. Un frisson au bout des doigts.

Florence savourant une pause bien méritée au Jardin de Mademoiselle

Florence savourant une pause bien méritée au Jardin de Mademoiselle

En sus de ce projet de trilogie, tu travailles dans le salon de thé Le Jardin de Mademoiselle (Paris), pour lequel tu crées des thés et réalises des illustrations : une vie bien remplie et très diversifiée ! As-tu d’autres inspirations et passions ? (les fleurs et la pâtisserie sans doute ? 😊 )

J’en suis même la cofondatrice, si je veux faire un peu parler mon ego. 😊. Avec Aline, nous avons créé la marque de thé Le Jardin de Mademoiselle, il y a bientôt 3 ans. Et en effet, je suis également l’illustratrice de la marque. Ça aide les études d’art, n’est-ce pas ?

Je suis une créative. Je l’ai toujours été. Théâtre, dessin, peinture, couture, pâtisserie, écriture, et même montage de meubles Ikea. Tout ce qui est manuel et fait marcher ma créativité, je prends ! C’est ma drogue à moi. C’est aussi ce qui m’empêche de passer des journées sur Netflix (snif snif), car j’ai trop de choses à faiiiire. Help !

Peux-tu revenir sur la genèse de La Brigade du Surnaturel ? Comment est né ce projet, quelles idées avais-tu au départ ? Et comment en es-tu venue à écrire, est-ce quelque chose qui t’anime depuis longtemps ou est-ce arrivé plus récemment ?

À l’époque, j’avais envie d’écrire quelque chose de léger, de frénétique et de moderne dans lequel je pourrais écrire des « putains de bordel de merde ». Trois éléments que je ne peux utiliser quand j’écris de la fantasy. C’est aussi comme ça que sont nés Claire Defontaine, sa bordée de jurons, son addiction à l’adrénaline, sa tête brûlée et sa malchance chronique.

Interview : Floriane Impala pour "La Brigade du Surnaturel" tome 1

Tu as aussi publié le premier tome d’un projet de fantasy, La Pierre de Sang aux Éditions Sudarenes. Peux-tu revenir brièvement dessus ? J’ai vu que le tome 2 était pour bientôt d’ailleurs !

Ah, on n’oublie jamais son premier… 😊

Je parlais de fantasy plus haut, avec La Pierre de Sang, on est en plein dedans. Pour faire court, il s’agit d’une saga de High fantasy. Je vous colle un petit extrait qui vous donnera peut-être envie de partir à dos de canasson pour battre la campagne arcandienne :

 

« Ombre la nuit. Goutte sous la pluie. Grain dans la poussière.

Deux voleuses et une pierre. »

 

La guilde des Algaëls possède un secret enfoui depuis des millénaires : un bijou aussi fascinant que dangereux. Annabelle et Euridice sont bien décidées à le soustraire aux mains des plus avides. Et ce, même au prix de leur vie.

 

C’est tout, pour le moment…

Interview : Floriane Impala pour "La Brigade du Surnaturel" tome 1

Aura-t-on l’occasion de te croiser en dédicace prochainement ?

Je devais faire tout un tas de dédicaces en fin d’années, mais les salons sont annulés les uns après les autres. Oh enfer, oh damnation. Du coup, on va miser sur le début d’année 2022. Croisez les doigts, je n’ai encore jamais fait de salon en tant qu’autrice et, damned ! il est temps !!!

Bienvenue dans la vie de Claire Defontaine

Bienvenue dans la vie de Claire Defontaine

Un petit mot de Cornichon pour la fin ? 😊

Chronk chronk.

Cornichon ne peux pas parler pour le moment, il s’empiffre dans le cellier en rotant par la trompe.

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Publié dans interview auteurices

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